Descripteurs généraux
nature morte
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
bouquet
Titre:
Le Bouquet
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1943-1944
Description iconographique:

Ce bouquet de fleurs estivales est maintenu dans un vase blanc de forme arrondie posé sur une table à la surface légèrement réfléchie. C’est une fête pour les yeux : la composition vibre grâce à la variété des espèces représentées, parmi lesquelles on reconnait des dahlias, des zinnias, vendangettes, des œillets, des marguerites, un hortensia blanc, de petites fleurs de champ. Représentée de manière réaliste avec une fort effet photographique, les fleurs sont en boutons, épanouies, ou presque déjà flétries et elles symbolisent alors les âges de la vie.

Une des sœurs de l’artiste, Sophie Rivier, était connue pour ses dessins botaniques. On constate chez son frère Louis, une même passion traduite ici dans une splendide nature morte. Cet intérêt pour les fleurs est par Richard Heyd qui, dans la biographie consacrée au peintre, raconte ses échappées durant l’enfance pour se promener dans la nature, attiré par l’observation des fleurs et des paysages. Nombreux dessins à la mine de plomb et plusieurs pages d’agendas de l’artiste sont aussi consacrés à ces motifs végétaux.

Ici, la palette chromatique est riche, vive, et même flamboyante, étant donné la prédominance de couleurs chaudes : rouge, orange, jaune, rose, fuchsia, mauve, bordeaux, parmi les teintes principales. Mais aussi : bleu, violet, blanc et plusieurs types de verts pour les tiges. L’arrière-plan est, quant à lui, sombre. On entrevoit une boiserie dont on remarque les veinures marron foncé.

Le peintre définit les ombres grâce à la lumière : celle-ci provient de devant, elle est vive et étale, et frappe la table ainsi que toutes les fleurs faisant face au spectateur. Le choix d’une surface lisse pour la table (surface sur laquelle se projettent l’hortensia blanc, le vase et les marguerites aux pétales blancs également) valorise la maestria de Rivier dans le rendu des lumières et des reflets.

Cette composition est très réaliste ; chaque fleur est représentée avec méticulosité. Le résultat final procure un effet photographique : la composition se révèle au spectateur dans toute sa clarté et netteté. Le cadrage serré permet à l’œil de divaguer d’une fleur à l’autre sans perdre l’ensemble harmonieux du bouquet. Celui-ci occupe effectivement la totalité de l’espace en manifestant une splendeur particulière. En outre, la majesté avec laquelle il semble poser devant le peintre, le rapproche du genre du portrait autant que de celui de la nature morte.

Les fleurs proviennent du jardin de Louis Rivier à Mathod, fleurs qu'aimait cueillir Julie.