Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Sous-bois avec merle
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1909
Description iconographique:

Louis Rivier peint un sous-bois à savoir l’ensemble de la végétation d'une forêt qui croît entre le sol et les branches maîtresses des arbres. Les cimes des arbres se trouvent hors champ

Le point de vue est en légère contre-plongée pour le premier plan, il s’élève ensuite pour entrer dans la futaie par derrière les gros rochers. Le regard se déplace en zigzag, du bas vers le haut, attiré tout d’abord par le terrain : un sol printanier recouvert de feuilles sèches, de touffes d’herbes vert clair, de primevères et d’anémones. Un merle est perché sur la branche d’un arbuste au premier plan. Sa silhouette noire et son bec orange sont dessinés avec précision. Rares sont les motifs singuliers peints dans les paysages qui focalisent l’attention du spectateur.  Cette présence animalière relève ici d’une manière à la fois réaliste et symbolique.

Le sol est encore animé d’ombres, celles des arbres, animant des zones très lumineuses. Les écorces des arbres sont peintes avec une attention particulière portant sur le rendu de leur texture et la diversité de leur surface. La rugosité de l’une contraste avec l’aspect lisse de l’autre. De la mousse verte grandit sur les racines et au bas des troncs. De gros rochers de différentes nuances de vert et de gris créent séparent le paysage et orientent le regard vers le fond. Ces blocs, bien que massifs, possèdent une consistance presque évanescente.

La futaie se caractérise par une végétation broussailleuse aux tons brun, orange et vert foncé et par de nombreux arbres peints en perspective donnant l’impression de se développer à l’infini. La forêt devient de plus en plus dense et vaporeuse. Les couleurs et les formes s’estompent dissoutes par une douce lumière. Derrière les troncs d’arbres, on aperçoit un ciel bleu clair.

La lumière provient de droite et frappe le premier et le dernier-plan, créant une sorte d’oasis diaphane.

Louis Rivier réalise cette composition en adoptant plusieurs styles picturaux : les branches des buissons sur la gauche sont peintes avec précision et minutie ; le sol recouvert de feuilles et les touffes d’herbe, prennent vie grâce à la superposition de petites touches rapides créant une sensation de mouvement. Les pierres ainsi que la végétation de l’arrière-plan, présentent des nuances chromatiques comme vaporisées : la détrempe semble avoir été diluée et étirée pour créer des zones de sfumato.

Dans ce tableau de jeunesse, Louis Rivier met en place des éléments qui se retrouveront dans les œuvres ultérieures : l’utilisation variée de la détrempe, l’emploi de la touche pour créer du mouvement, le recours au sfumato, l’absence de présence humaine, l’introduction du point de vue du spectateur et l’attention portée au mouvement de son regard parmi les éléments représentés. Le sous-bois lui-même est un motif que Rivier se plaira à répéter. La présence du merle est ici un élément remarquable qui donne toute son originalité au tableau. On connait la passion et l’habileté de Louis Rivier dans la représentation des oiseaux de différentes espèces. Ceux-ci se retrouvent dans des peintures murales, dessinés dans des carnets et sur les pages d’agenda. Une attention particulière est portée par le peintre au monde floral.

Une particularité de ce tableau réside dans son format : le haut du tableau est arqué. Cette forme peut rappeler une fenêtre ou une décoration d’intérieur. Elle est fréquente dans l’art nouveau, style qui influence Rivier à cette époque.