Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Portrait de femme
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1928
Description iconographique:

Ce tableau est un portrait en buste de femme d’âge mûr, Annie Rivier, parente, par alliance, de Louis Rivier.

La femme est assise, représentée de trois-quarts, presque de profil. Elle regarde devant elle distraitement, comme absorbée par une pensée. Ses lèvres esquissent un léger sourire. L’oreille droite est assez grande ; le nez présente une cloison légèrement courbée, le front est ample.

La main gauche se pose sur l’avant-bras droit dans une pose maintes fois représentée par Rivier dans ses portraits de femme. L’annulaire est orné de deux bagues : une alliance et une bague dorée sertie d’un diamant. Les ongles, rose clair, ont une forme arrondie. Les doigts sont fuselés. La main droite est peu réaliste et présente un aspect sculptural inerte. Annie Rivier porte un châle rouge foncé qui lui recouvre les épaules et les bras. Au-dessous, on entrevoit un habit noir. Le cou est entouré d’un ruban noir. Les cheveux, ondulés et grisonnant, sont attachés derrière la nuque. Une pince en forme de papillon maintient la coiffure.

A l’arrière-plan, le paysage se compose de plusieurs plans échelonnés. D’abord, un pré vert clair ponctué de quelques arbres et d’un lac. Ensuite, une ligne de collines bleutées. Puis, un premier pan de ciel bleu clair légèrement jaune. Au centre, une grande zone de nuages légers. Enfin, une dernière bande d’un bleu plus dense constitue un arrière-fond mettant particulièrement en évidence le visage lumineux de la femme, éclairé assez vivement de face. Cet ordonnancement du paysage fait référence à une certaine forme de parallélisme inventé par Ferdinand Hodler.

Le regard du spectateur est attiré par ce visage, ainsi encadré et illuminé, pour ensuite se déplacer vers le buste, les mains et l’ensemble de la composition qui baigne dans une lumière claire et étale. Les ombres façonnent les plis du châle, formant un drapé abondant et à l’effet sculptural. Elles modèlent également les volumes du visage et des mains. Rivier porte une attention particulière à ces deux éléments corporels. Carnation et cheveux sont peints avec minutie. Le style est réaliste et procure un effet photographique. On remarque quelques boucles sortir de la chevelure et se démarquer du ciel bleu ; on remarque aussi les rides autour de la bouche, la peau un peu plus relâchée au niveau du menton.

La tête et le haut du corps dessinent une forme pyramidale. La gamme chromatique se concentre sur trois couleurs principales : le rouge, le vert et le bleu. Trio de couleurs amplement utilisé par Rivier et qui trouve sa source d’inspiration dans plusieurs compositions religieuses de la Renaissance italienne. On pense en particulier aux « Vierges à l’enfant » de Raphaël.

Le réalisme du visage et des mains contraste avec la fixité du buste presque statuaire. La spécificité des détails physionomiques et, au contraire, l’idéalisation du paysage, procurent un effet insolite que la présence et la position du long nuage traversant accentuent.