Ce tableau est un portrait en buste de France Rivier, quatrième enfant du peintre, née en 1916. Le buste et le visage sont de trois-quarts, tournés vers la gauche. La jeune femme est assise, on aperçoit sa cuisse et son genou, sur lequel se pose une main. La main droite tient le coude gauche : variante d’une pose déjà utilisée par Louis Rivier avec la main qui croise le poignet. A l’annulaire gauche, la jeune femme porte une bague sertie d’une perle.
France sourit délicatement, presque timidement. Son regard est doux, ses grands yeux marron brillent et ils semblent interpeller le spectateur. Son nez est droit, la pointe à peine carrée. Ses sourcils sont parfaitement dessinés. Ses cheveux bruns sont relevés et retenus sous un élégant chapeau beige arborant une plume rouge. Son oreille gauche ainsi que son long cou et sa nuque sont dégagés. Leurs courbes et l’ovale du visage sont très harmonieux.
La jeune femme porte une robe sans manches, couleur rouge garance et ses épaules sont recouvertes par une cape beige doublée d’un tissu rose, fixée au cou grâce à un ruban marron.
France Rivier pose devant un paysage maritime composé de dénivelés légers abstraits. S’agit-il de du lit d’un fleuve asséché ? de dunes de sable ? Juste derrière la jeune femme, la végétation est vert clair. Au loin, on entrevoit une bande horizontale de douces collines bleu clair. Le ciel affiche des teintes bleutées, il est traversé par des nuages vaporeux.
Le peintre prête une grande attention aux détails physionomiques et au rendu réaliste de la carnation. Quelques ombres délicates soulignent le volume du visage et la forme des doigt effilés, ainsi que le drapé de la cape.
La gamme chromatique se réduit à quatre couleurs principales : le vert, le bleu, le rouge et le marron.
La proximité avec le spectateur, le cadrage serré, le réalisme des détails, procurent un effet photographique. Ce portrait délicat est d’une grande intimité. Si l’élégance des vêtements et l’indétermination du paysage pourraient détourner l’attention, Rivier recentre le regard du spectateur sur la jeune femme ; il éveille son intérêt grâce à certains détails qui définissent la psychologie du personnage. On pense au geste retenu des mains, aux épaules tombantes, au sourire timide, au regard doux et aux joues rougissantes de la jeune fille.
Il existe un autre portrait de France daté de 1938.