Ce paysage représente des monuments romains environnés de verdure, tel qu’on pouvait voir en 1938 cet espace proche du Forum et du Colisée. On reconnaît l’arc de triomphe de Constantin avec, au deuxième plan à droite, la basilique de Maxence et Constantin (début du Ive siècle ap. J.-C.) dont on voit la voûte en caissons, et plus loin le campanile de Santa Francesca romana.

L’arc de triomphe (315 ap. J.-C) occupe le centre de la composition. On remarque certains détails sculptés comme les colonnes enchâssées, les bas-reliefs en forme de médaillons et les statues du fronton. Il est représenté de biais, dans une positon dynamique par rapport au majestueux pin parasol typiquement romain qui se dresse verticalement à sa droite. Quelques cyprès, avec leurs feuillages foncés, ponctuent l’espace. Les ombres d’autres arbres situés hors-champs strient les zones herbeuses en dessinant des sillons noirs. L’herbe est traversée par un chemin sinueux à peine visible. Le ciel est bleu clair voilé d’une légère brume. Un nuage vaporeux enveloppe le campanile. Au loin, à gauche, on entrevoit d’autres édifices du forum romain et de la végétation.

La journée est ensoleillée et la lumière orangée. Il n’y a aucune trace de présence humaine et il règne un grand silence.

Le sommet du pin est partiellement hors champs et cela confère à la composition un effet photographique, comme s’il s’agissait d’une carte postale. Cette œuvre est singulière et se différencie de la plupart des paysages de Rivier : il s’agit d’un paysage architectural et végétal en même temps, reconnaissable et se référant à une dimension historique. Cependant, on y retrouve plusieurs éléments typiques et récurrents. On pense notamment à la présence d’un grand arbre en position latérale, avec le sommet partiellement hors champ, à celle des cyprès, du sentier et des ombres obliques traversant le pré au premier plan. Typique est aussi, l’atmosphère silencieuse et contemplative, suggérée par l’absence d’individus.

La gamme chromatique est atténuée et se compose de couleurs pastel : ocre, beige, vert clair et bleu ciel principalement. La lumière orange enrobe les édifices et la nature les entourant d’une nuance qui adoucit les contrastes et qui confère à ce paysage un effet de suspension et d’atemporalité.