Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Portrait d’Ernest Wilczek
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1926
Description iconographique:

Ce tableau est un portrait en buste d’Ernest Wilczek, professeur de botanique et de pharmacologie à l’Université de Lausanne.

Le professeur se tient debout, le buste orienté de trois-quarts et le visage de face, à peine tourné vers sa droite. Cette orientation du buste et du visage, légèrement écartée par rapport à l’axe central, rompt la symétrie et crée un effet de mouvement. L’homme regarde droit devant lui ; ses yeux bleu clair sont très présents. Ses lèvres esquissent un imperceptible sourire, partiellement caché par ses moustaches blanches. Le professeur a un front ample, traversé par quelques rides. Il porte des cheveux gris, coupés très courts. Sa peau est rose vif. Il est habillé d’une veste noire. On entrevoit les poignets et le col d’une chemise blanche ; les ailes du col forment deux petits triangles. Un nœud papillon noir est noué autour du cou.

Le cadrage est serré : le bras droit est hors champ. La main gauche est ouverte, la paume vers le haut, les doigts légèrement pliés, comme si le professeur s’apprêtait à expliquer quelque chose en accompagnant ses paroles d’un geste. Cette position de la main pourrait aussi rappeler l’action de tenir quelque chose de petit et de fragile (des semences ou des médicaments, par exemple, en hommage aux sciences pratiquées par le docteur). C’est un geste délicat, inattendu dans un portrait en buste. L’ouverture de la main et l’écartement des doigts contrastent avec la fixité du visage et avec la posture un brin figée de l’homme. La main produit un léger effet de trompe l’œil car elle semble pouvoir sortir du cadre. Ce mouvement procure aussi un effet photographique à ce tableau.

Dans la partie supérieure du tableau, on lit : Dr. ERNEST WILCZEK. La présence de cette inscription sur le fond brun foncé rappelle la peinture des primitifs flamands du XVe siècle, ainsi qu’une tonalité proche des portraits de Rembrandt.

Les tons neutres et sombres de l’arrière-plan ainsi que ceux des habits, transmettent une atmosphère atemporelle. La gamme chromatique est sobre, construite à partir de différentes nuances de noir et de marron. La clarté de la chemise rehausse le tout. Le rose vif de la carnation illumine la composition. Les ombres modèlent les volumes du visage et de la main et obscurcissent les plis de la chemise.

Ce portrait est très réaliste, voire hyperréaliste. Rivier porte une attention particulière au rendu de la carnation en atteignant, dans la partie consacrée au visage, des résultats quasi photographiques. On distingue chaque ride ou pli autour des yeux, la transparence de l’iris, chaque poil de la moustache, la rougeur des paupières, les cheveux légèrement aplatis sur le devant. Les vêtements sont aussi peints avec méticulosité, attestant la douceur soyeuse et velouté du tissu.

La figure du professeur Wilczek est éclairée par une lumière chaude provenant de la droite. Le visage et les yeux ressortent du fond et captivent l’attention du spectateur. Il y a dans ce regard quelque chose de pénétrant. La lumière est autant extérieure qu’intérieure.

Ernest Wilczek (1867- 1948) : « Professeur extraordinaire de botanique (1892-1902) et de pharmacognosie (1898-1902), puis [professeur] ordinaire de botanique systématique, anatomie végétale et pharmacognosie à l'Université de Lausanne (1902-1934). Directeur du laboratoire de botanique systématique (1895-1934, devenu laboratoire de botanique systématique et microscopie en 1899), du Musée botanique cantonal (1895-1938) et de l'école de pharmacie (1910-1934). […] Il marqua durablement l'enseignement de la botanique et de la pharmacie dans le canton de Vaud et créa le jardin alpin de Pont de Nant ». (Dictionnaire Historique de la Suisse, DHS, consulté en ligne, auteur: Jean-Louis Moret).