Louis Rivier peint le portrait en buste d’un jeune garçon dont une inscription révèle l’identité : « Philibert Muret 1913 ». La date 1913 indique l’année de naissance du garçon car la peinture est plus tardive.

Le visage de l’enfant occupe le centre de la composition et se présente de manière frontale. Philibert a un regard doux, ses lèvres esquissent un léger sourire. Ses joues sont d’un rose vif, ses yeux bleu clair et en forme d’amande, il a des longs sourcils et un petit nez, droit et délicat. Il a les cheveux châtain clair avec une frange sur le front. Il porte une veste foncée et une chemise bleue dont on ne voit que le col. Les yeux du garçon captivent le spectateur qui est comme magnétisé par ce regard droit et direct.

Son corps est coupé par une bande grise qui pourrait représenter un muret et sur laquelle se trouvent l’inscription et la signature du peintre. Il s’agit aussi d’un artifice pictural qui permet au peintre d’ajouter un plan entre l’espace du spectateur et celui de la représentation, comme on le trouve dans la peinture flamande.

L’arrière-plan est occupé par un paysage lacustre et par un ciel aux tonalités bleutés. Ces différents bleus  - bleu clair, de Prusse, indigo - baignent toute la composition. Quelques nuages blancs, presque invisibles et vaporeux, traversent le ciel.

La lumière est tamisée et étale, sans aucune ombre. Les contours du visage, des épaules et du paysage sont estompés, cela est probablement dû à la technique employée (la détrempe) et à certains effets de dégradé velouté voulus par Louis Rivier. Cet expédient est parfois employé par les photographes quand ils mettent au point un détail de la scène en laissant le reste légèrement flou. Ce portrait, du reste, relève d'un réalisme photographique.

Philibert Muret est décédé en 2010. Il était avocat, docteur en droit, ancien juge d'instruction cantonal. Il a aussi fait une carrière militaire et a été journaliste durant de très nombreuses années de La Nation.

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