Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Sous-bois (Chemin du Stand)
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1913
Description iconographique:

Louis Rivier peint une lisière de forêt bien que le titre mentionne un sous-bois. Le tableau se compose de deux parties principales : la partie droite, qui occupe environ les deux-tiers de la composition, est constituée d’un ensemble de troncs d’arbres. Ces différentes espèces possèdent toutes une écorce caractéristique et un tronc plus ou moins épais. Les fûts projettent au sol de longues ombres diagonales traversant la composition de droite à gauche, vers la partie supérieure du tableau. Au deux-tiers de la composition, un sentier de terre, traçant une oblique s’insère entre la forêt et la campagne, ouvrant une perspective. Dans la partie gauche, après un talus, on trouve deux arbres et des prés à l’herbe rase et jaune. Dans la partie supérieure, s’ouvre un rectangle de ciel bleu clair.

La composition se caractérise par trois zones chromatiques : une première brune et vert pâle correspondant à l’ensemble des troncs d’arbres ; une deuxième orange, marron clair et jaune signifiant la végétation, les buissons et les arbustes ; une troisième zone bleu clair évoquant le ciel. Si les écorces des arbres sont peintes avec précision, le reste de la végétation est traduite par une sorte de tachisme. A l’aide de petites touches colorées vibrantes, Louis Rivier transmet la complexité du sol, la variété et la richesse de cette végétation forestière. Les deux buissons situés au tout premier-plan, en bas à gauche et en bas à droite, encadrent la scène et introduisent le spectateur à la scène de la nature.

On sait que Louis Rivier aimait se promener dans la nature, c’était un exercice quotidien, spirituel et physique. Le matin tôt ou l’après-midi vers 16 heures, le peintre sortait de chez lui pour se balader dans les bois ou la campagne. Cependant, les paysages peints par l’artiste ont été réalisés en atelier et non pas sur le motif. Ils naissent donc de ses souvenirs, de son expérience et d’une sorte d’activité de transfiguration qui l’amenait à imprégner les choses vues d’un sentiment spirituel profond. On ne sait pas quelle saison est ici représentée : est-ce le tout début du printemps lorsque les premières mousses verdissent les racines des arbres et que les primevères fleurissent ? Mais pourquoi l’arbre à droite a-t-il encore une couronne de feuilles orange et jaunes ? Même la temporalité devient spirituelle.

Dans ce paysage, comme dans beaucoup d’autres, il n’y a aucune trace de présence humaine ; le tableau ne décrit aucune action particulière et ne raconte aucune histoire. La nature se montre à nos yeux, baignant dans une atmosphère silencieuse et contemplative. Le peintre lui-même semble s’effacer au profit de sa propre création.

Cette œuvre est particulièrement lumineuse, l’éclairage provient de la droite et éclaire d’une manière étale toute la composition. Les grandes ombres des troncs rythment la scène par leurs longs traits noirs. L’exclusion des cimes dans le hors champ confère à cette œuvre un effet presque photographique : l’objectif se focalise ainsi sur une parcelle de la réalité. La mise au point se concentre sur la partie droite, laissant la partie gauche légèrement floue.

Cette lisière de forêt se retrouve dans d’autres paysages champêtres de Rivier, comme Orée de la forêt de 1907.