Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Maternité (Julie et Dominique)
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
Date de création inconnue
Description iconographique:

Louis Rivier peint une mère portant un petit enfant dans ses bras. On reconnaît son épouse Julie et un de leurs enfants : Dominique sans doute, le seul enfant de la famille à avoir les yeux bleus.

Julie est représentée de trois-quarts, le buste légèrement tourné vers la droite en direction de l’enfant. Elle pose les doigts de sa main gauche sur le flanc du petit. Leurs joues et leurs tempes se touchent dans un geste complice et intime. Julie a des cheveux gris foncé partagés par une raie centrale. Ses yeux clairs brillent et fixent le spectateur. Elle sourit délicatement ; elle a l’air sereine et un brin amusée. Elle porte une robe rouge garance à l’ample décolleté. Ses épaules sont recouvertes d’un châle blanc transparent qu’elle retient avec la pointe de ses doigts contre la peau nue de l’enfant. Ce dernier est blond ; il porte une courte frange sur le front. Ses joues sont d’un rose vif ; ses yeux bleu clair. Il sourit légèrement et entoure le cou de sa mère de ses bras.

Le duo occupe la quasi totalité de l’espace et se trouve en position centrale. A l’arrière-plan, le paysage est verdoyant : un pré vert clair est traversé par une rivière au cours sinueux. On remarque, sur la droite, la présence d’un petit pont et d’un arbre long et fin : un élément figuratif récurrent dans les paysages champêtres de Rivier. Au loin, des reliefs bleutés se chevauchent et sont surmontés par un ciel bleu clair, vaporeux et voilé de rose. Un nuage, de forme allongée, couronne les deux têtes comme s’il s’agissait d’une auréole.

La simplification et l’idéalisation du paysage ainsi que la manière de fondre les couleurs en effaçant le dessin - les teintes s’amalgament et créent une surface à l’aspect « moelleux » et « velouté » - confèrent à la composition un caractère irréel, idéal et presque onirique. Cependant certains détails des visages (comme les yeux, les lèvres, les sourcils et les cheveux) sont d’un grand réalisme. On reconnaît aussi les protagonistes qui font partie de la famille de l’artiste.

La composition baigne dans une lumière vive et étale. Les ombres sont rares : on remarque celle façonnant les plis des habits et celles, portées, des doigts de Julie. Les couleurs dominantes sont le vert, le rouge et le blanc : trio de teintes amplement utilisé par Rivier, en particulier dans ses Maternités. Julie est souvent habillée de rouge et de blanc et les paysages sont verdoyants et abstraits, dépourvus de références précises au contexte temporel et spatial.

On connait d’autres œuvres consacrées à ce même sujet, similaires aussi dans la structure et la composition. On pense notamment à Mère à l’enfant (Julie et Isabelle) de 1922, Mère à l’enfant (Julie et Robert) de 1925, ainsi qu’à La Toilette réalisée en 1927.

Intitulés Maternité ou Mère à l’enfant, ces tableaux font référence à un genre traditionnel de la peinture religieuse : la représentation de Marie avec Jésus. Les sources d’inspiration de Rivier sont sans doute les Madones de Raphaël. Cependant, Louis Rivier rend profane ce thème religieux en peignant les membres de sa propre famille. La composition acquiert ainsi une double dimension : familiale, mais aussi atemporelle et sacrée.