La signature est accompagnée de la date de création : 1925.

Ce dessin de Louis Rivier, réalisé à la mine de plomb, représente une jeune femme portant un petit enfant dans ses bras. On reconnaît Julie, l’épouse du peintre, et d’un de leurs enfants : Dominique.

La jeune femme est représentée de trois-quarts, le buste légèrement tourné vers la droite en direction de l’enfant. Elle pose délicatement les doigts de sa main gauche, la seule visible, sur le flanc du petit. Son coude droit apparait derrière le dos de l’enfant. Les joues et les tempes se touchent dans un geste complice et intime. Julie a les cheveux attachés derrière la nuque et partagés sur le front par une raie centrale. Ses yeux fixent le spectateur. Elle sourit légèrement ; elle a l’air serein et un brin amusé. Elle porte un bustier caractérisé par un ample décolleté ; ses épaules sont recouvertes par un châle. A son annulaire gauche, on distingue son alliance.

L’enfant a les cheveux ondulés, coupés en un court carré avec une frange sur le front. Il fixe le spectateur tout en souriant; il entoure de ses bras le cou de la mère. Le duo occupe presque la totalité de l’espace et se trouve en position centrale. Aucun arrière-plan n’y figure.

Ce dessin est réaliste. Les traits physionomiques de la mère et de l’enfant manifestent une précision des traits remarquables. Les regards, en particulier, sont vifs et d’une grande présence.

La mine de plomb est utilisée avec méticulosité, mais aussi avec virtuosité : le drapé des vêtements de Julie, les cheveux et les traits de deux personnages prennent vie grâce à un tracé souple. Le crayon exalte les volumes des corps et les font vibrer dans une animation subtile.

Ce dessin se situe dans la série d’œuvres, picturales et dessinées, que Louis Rivier a consacré aux Maternités : la représentation de son épouse Julie accompagnée d’un ou de plusieurs de leurs enfants. S’inspirant d’un sujet figuratif majeur, la Mère à l’enfant, traditionnellement lié à l’art chrétien, le peintre célèbre sa famille en représentant Julie à la place de la Vierge Marie, et un de ses enfants, à la place de Jésus.

Ce dessin est daté de 1925 mais il représente sans conteste Julie et Dominique. Or Dominique est né en 1918 et l’enfant représenté n’a pas 7 ans. Il se peut que Louis Rivier ait exécuté après coup un dessin de la peinture représentant la même composition avec les mêmes protagonistes, oeuvre que l’on a daté de 1920.