Ce dessin, faisant partie d’un carnet, est consacré à la représentation de plusieurs harpistes. Louis Rivier utilise la feuille dans le sens horizontal et dispose les figures de manière libre.
Sur la gauche, deux jeunes filles jouent de la harpe en la tenant de leur main droite. Une des deux musiciennes pince les cordes de l’instrument ; la deuxième éloigne son bras des cordes pour les laisser vibrer. La tête de la harpiste de gauche est surmontée d’une demi-lune rappelant une auréole.
Sur la gauche, plusieurs esquisses d’instrumentistes se chevauchent. Leurs corps sont à peine figurés. Louis Rivier se focalise sur la position des doigts pinçant les cordes, vus en perspective. Il fait plusieurs essais et superpose parfois les figures.
Tous ces dessins sont réalisés d’un trait libre et rapide. Les lignes se répètent : on devine la recherche de la forme souhaitée menée par l’artiste.
Durant de nombreuses années, Louis Rivier a consacré plusieurs dessins et œuvres picturales à la représentation de jeunes musiciens et musiciennes (souvent aux traits angéliques) : violoncellistes, violonistes, harpistes, guitaristes, joueurs d’orgues, en particulier. Ils.elles figurent, individuellement, dans des portraits et des tableaux, mais aussi, en groupe, dans des cycles décoratifs majeurs. On pense notamment à la décoration du temple de Saint-Jean de Cour à Lausanne, aux frises du temple de Mex ou aux peintures murales de la salle à manger du Château de Pradegg.
Par ailleurs, le visage de la harpiste de gauche, assez bien différencié, ressemble à celui de Sainte Cécile, (détrempe, 1927).
Bon état. Feuille jaunie et mouchetée sur la gauche.
Entre 1908 et 1909, Louis Rivier étudie à l’Ecole de médecine de Lausanne durant 6 mois, suivant les cours d’anatomie du professeur Auguste Roux, et de dissection. Il travaille à la décoration du temple de Mex, inaugurée en septembre 1909.
La couverture du carnet comportant ce dessin présente le titre suivant : « Voyage en Italie ». On sait que Louis Rivier fait un voyage mémorable en Italie en 1909, où il visite Florence, Assise, Pérouse, Orvieto et Rome. Peut-être a-t-il voyagé en Italie en 1908 déjà.