Ce dessin, faisant partie d’un carnet, est consacré au portrait d’une jeune fille, Sophie Bruneton de Salve, née de Rahm en 1895.
Le portrait occupe la quasi-totalité de l’espace de l’espace vertical de la feuille. La jeune fille est de profil ; son nez est droit et sa bouche entrouverte, comme si elle parlait ou chantait. Ou, peut-être, est-elle simplement surprise ? Sophie regarde droit devant elle avec beaucoup d’attention. Son œil est grand ouvert, le regard vif. Elle est coiffée d’une tresse et un nœud orne le sommet de sa tête. On retrouve ce détail typique de la coiffure des fillettes de la première moitié du XXe siècle, dans d’autres portraits d’enfant réalisés par Rivier. Le visage, d’un grand réalisme, est traversé par de nombreuses lignes parallèles et des courbes qui modèlent délicatement les joues et le cou. Cet effet crée les volumes du visage. La chemisette dont est vêtue la fillette est à peine esquissée.
Les cheveux sont représentés avec un trait appuyé, droit ou bouclé selon les endroits. Le dessinateur décrit une coiffure un peu défaite avec quelques mèches folles et des cheveux s’échappant de la tresse. Ces détails sont très réalistes et dynamisent le portrait, qui ainsi s’anime : la chevelure de la jeune fille semble avoir été agitée par les activités qu’elle mène.
Ce dessin se caractérise par trois niveaux de finition : les traits physionomiques sont précis et aboutis ; la chevelure est réalisée avec une plus grande liberté ; les vêtements sont mentionnés grâce à quelques traits de crayon, souples et rapides.
Bon état, feuille jaunie.
L’inscription « Sophie Bruneton de Rham » est tracée au stylo à bille bleu. Elle occupe le centre de la feuille, en bas.
Sophie Bruneton de Salve, née de Rham, est la fille de Robert de Rham (1859-1934) et de Junie Rivier(1868-1944), parente de Louis et de Julie Rivier. Elle épouse en 1930 Roger Bruneton de Salve.
Sophie Bruneton et Jacqueline de Sévery, elles-mêmes cousines germaines, sont des cousines germaines de Julie Rivier de Rham, épouse de Louis Rivier.
Ce dessin a été réalisé entre 1908 et 1910. Entre 1908 et 1909, Louis Rivier travaille à la décoration du temple de Mex, inaugurée en septembre 1909. Au printemps 1909, il séjourne en Italie et visite Florence, Assise, Pérouse, Orvieto et Rome. A la fin de l’automne, Rivier voyage à Paris d’abord puis en Belgique (Bruxelles, Anvers, Bruges, Gand) où il découvre les peintres du Nord. En 1910, il étudie à l’Ecole de médecine de Lausanne durant 6 mois, suivant les cours d’anatomie du professeur Auguste Roux.