Ce dessin, faisant partie d’un carnet, représente une fillette debout et deux enfants assis dans un fauteuil. Louis Rivier utilise la feuille dans le sens vertical et il entoure le dessin d’un cadre composé de plusieurs traits rapides et superposés.
Assis dans un profond fauteuil, deux enfants se blottissent. La fillette de gauche entoure sa compagne, à peine plus âgée, avec son bras, la main posée sur l’épaule dans un geste tendre. La fille de droite est ainsi attirée vers elle.
Le dossier du fauteuil dépasse largement leurs têtes, les faisant apparaitre encore plus petites. Les deux enfants portent des robes à manches courtes. On entrevoit les chaussures et les chaussettes de la fillette de gauche. Rivier esquisse les traits physionomiques de l’une et trace le contour ovale du visage de l’autre ; il orne ensuite leurs chevelures de deux nœuds dissimulés et confondus par le rapprochement des têtes.
Sur la gauche, une fille plus âgée se tient debout et pose ses mains sur l’accoudoir du fauteuil. Elle a des longs cheveux et un nœud orne sa chevelure. Elle porte une robe à manches courtes dotée d’un grand col.
La disposition des deux enfants assis, leurs gestes et leurs postures rappellent le Portrait de Geneviève et Pierre Rivier (1907). Dans le dessin, la banquette sur laquelle Pierre et Geneviève se tiennent, a été remplacée par le fauteuil. Cependant, Rivier reprend la même orientation diagonale et le détail de l’accoudoir en perspective.
Dans le double portrait de 1907, on remarque aussi la présence du nœud dans les cheveux, que l’on voit également dans d’autres portraits d’enfants réalisés par Rivier. On pense notamment aux nœuds rouges de Marion dans Portrait d’enfant (env. 1926.
Ce dessin délicat inspire un sentiment de tendresse, de complicité et de quiétude. Les trois figures ainsi que le fauteuil sont exécutés d’un trait rapide, appuyé et souple. Le dessinateur focalise son attention sur l’agencement des éléments dans l’espace, et renonce aux détails physionomiques et vestimentaires, comme s’il s’agissait d’une esquisse pour la réalisation d’une œuvre picturale. On connait un autre dessin de Louis Rivier figurant une variante de celui-ci. Le cadrage est ici moins serré, la position des mains et des bras des deux enfants assis est différente, mais l’intimité et la complicité des gestes est la même
Bon état, feuille mouchetée dans le bord supérieur.
Ce dessin a été réalisé entre 1908 et 1910. Entre 1908 et 1909, il travaille à la décoration du temple de Mex, inaugurée en septembre 1909. Au printemps 1909, il séjourne en Italie et visite Florence, Assise, Pérouse, Orvieto et Rome. A la fin de l’automne, Rivier voyage à Paris d’abord puis en Belgique (Bruxelles, Anvers, Bruges, Gand) où il découvre les peintres du Nord. En 1910, il étudie à l’Ecole de médecine de Lausanne durant 6 mois, suivant les cours d’anatomie du professeur Auguste Roux.