Sans titre (Vénus endormie)
Droits:
Réservés
Crédits:
Marino Trotta
Année de la prise de vue:
2022
Type d'œuvre:
peinture
Auteur:
Louis Rivier
Transcription de signature:
LOUIS RIVIER
Emplacement: —
Remarques sur la signature:

La signature est accompagnée de la date de création : 1924.

Description iconographique:

Il s’agit d’une composition allégorique représentant une jeune femme endormie dans un paysage champêtre.

Cette figure féminine nue, que l’on pourrait identifier comme une Vénus, est allongée sur un drap blanc dans un pré vert. Elle repose sur le flanc et porte ses bras derrière la nuque pour soutenir sa tête. Son corps horizontal occupe la quasi-totalité de l’espace. Sa beauté est idéalisée : courbes arrondies d’une grande douceur, traits stylisés et carnation d’une perfection irréelle. Cependant, le rendu de ses longs cheveux blonds effleure l’hyperréalisme : Rivier prête une attention particulière à la représentation de chaque mèche et leur traitement pictural procure des sensations tactiles. On perçoit leur consistance soyeuse et leur légèreté. Le drap, quant à lui, a une apparence à la fois « solide » et « moelleuse ». Les plis qui se forment sur le devant ont un effet sculptural, tandis que ceux situés derrière le corps de la jeune femme semblent presque se liquéfier et se confondre avec la végétation. Cette Vénus pourrait être inspirée de la Vénus endormie de Giorgione (1510).

A l’arrière-plan, le paysage est verdoyant. On voit des arbres, disposés d’une manière libre et volontairement asymétrique. Au loin, s’élèvent des reliefs bleutés surmontés d’un ciel bleu clair. Ce paysage est peint d’une manière réaliste en contraste avec le style allégorique du personnage féminin.

La composition baigne dans une lumière claire, vive et étale. La gamme chromatique est dominée par le bleu, le vert, le blanc et le rose de la carnation, modelées et nuancées pour créer des effets de profondeur et de volume. Les ombres façonnent, d’une manière bien définie, les plis du drap. D’autres ombres, soulignent les contours du corps de la jeune fille.

De nombreuses affinités formelles et iconographiques relient ce tableau à L’Eveil à la poésie, œuvre antérieure réalisée par le peintre en 1912 et figurant un jeune homme nu à la beauté idéalisée, allongé sur une couverture, dans un paysage verdoyant.

Dans ce portrait allégorique, la Venus endormie conduit le spectateur vers une dimension autre : c’est un voyage vers un monde onirique, visité par les muses et les déesses.

Ce portrait allégorique figure au verso d’un autre tableau : Peupliers (La Plaine de l'Orbe), daté 1930.

Type de composition:
composition allégorique
Dimensions (en cm)
Hauteur:
34 cm
Largeur:
65 cm
Profondeur: —
Dimensions montage (en cm)
Hauteur: —
Largeur: —
Profondeur: —
État de l'œuvre:

Bon état.

Inscription(s) notable(s): —
Technique:
détrempe
Support de l'œuvre:
panneau de bois
Commentaires techniques:

Louis Rivier adopte la détrempe dès 1906 jusqu’à la fin des années 1930. La détrempe est une technique traditionnelle de la Renaissance italienne (tempera all’uovo). « La tempera à l’œuf italienne était l’héritière directe de la tradition byzantine […]. Le nombre de tableaux peints à tempera est considérable […]. Elle est pourtant tombée en désuétude au cours des XVIe - XVIIe siècles. ». (François Perego. 2005. Dictionnaire des matériaux du peintre, Paris : Ed. Belin, p. 706).

La recette de Rivier, mise au point par Théophile Robert, comporte du jaune d’œuf, de la résine d’Avar ou copal, de l’huile de noix pure, du vinaigre blanc et de l’eau. (Dario Gamboni, Louis Rivier (1885-1963) et la peinture religieuse en Suisse Romande, p. 97).

Au cours de sa carrière, Louis Rivier rencontre plusieurs difficultés quant à l’emploi de la détrempe. Ces obstacles l’amènent à abandonner momentanément cette technique au profit de l’huile. Mais, « […] après quelques années de tentatives obstinées, il finit par maîtriser la détrempe à tel point qu’il put l’utiliser pour ses paysages aussi bien que pour ses portraits, et pour d’autres compositions. » (Francesco Sapori, Louis Rivier, p. 38).

En 1938-39, Rivier invente, à partir de dessins aux crayons de couleurs, le « procédé spécial », technique qu’il emploiera pour presque toutes ses œuvres même en grand format et réalisées pour des décorations murales. Une exception notoire est la décoration de l’Église orthodoxe grecque de Lausanne qui a été réalisée entièrement à la détrempe, et cela sur une durée de plus de 15 années, jusqu’en 1940.

Lieux de création:
Jouxtens-Mézery
Lieu de conservation:
Collection privée, Mathod
Provenance:
Hoirie de Louis et Julie Rivier, hoirie de Robert Rivier.
Date de création: —
Commentaires sur le lieu et la datation:

Commentaire sur le lieu et la datation   En 1924, Louis Rivier peint en son atelier toute une série de petits paysages, dont les motifs sont choisis dans les environs du château de Mathod où il séjourne durant l’été.

Il met en place le projet de vitraux pour la Cathédrale de Lausanne. Il entreprend la décoration du temple de Corcelles (Neuchâtel). Il expose le Portrait de famille au Salon de Paris de 1924.

L’inauguration des peintures de l’Aula du Palais de Rumine a lieu le 21 avril. A cette occasion, Louis Rivier a été nommé docteur honoris causa de la faculté des Lettres de l’Université.

Les éditeurs Delachaux et Niestlé, à l’instigation de la famille du peintre Paul Robert, commandent à Rivier une biographie de son maître.

Avec quelques portraits et compositions, dont le Jugement de Pâris, il constitue un ensemble qu’il expose à la galerie Lador à Genève.

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