Ce dessin à l’aquarelle représente trois pensées, dont deux jaunes et une violette. Rivier utilise la feuille dans le sens horizontal, les fleurs se disposent en triangle, à la même distance l’une de l’autre. Leurs pétales font face au spectateur. Les tiges des pensées jaunes ont des feuilles minces et de forme irrégulière. La pensée violette a une tige courte et fine. La corolle est constituée du typique rayonnement de filets violets. Rivier adopte un style réaliste et naturaliste ; ce dessin pourrait figurer dans un herbier.

L’utilisation de la couleur et, en particulier de l’aquarelle, avec ses légères nuances et ses dégradés, permet au dessinateur d’animer les fleurs en procurant une impression de vie.

Une des sœurs de l’artiste, Sophie Rivier, était connue pour ses dessins botaniques. On constate chez son frère Louis, une même passion, intérêt puissant attesté par Richard Heyd qui, dans la biographie consacrée au peintre, raconte ses échappées durant l’enfance pour se promener dans la nature, attiré par l’observation des fleurs et des paysages. 

Les contours ont est tracés à la mine de plomb.

Ce dessin fait partie d'un carnet daté entre 1911 et 1912.

En 1911, Louis Rivier épouse Julie de Rham. Le couple s’installe à Jouxtens dans la maison où son père lui avait fait construire un atelier. Au printemps, il séjourne en Italie, à Rome, Florence, Ravenne, Padoue et Venise. Il expose dans les Galeries du Commerce à Lausanne et à Paris, à l’invitation d’Eugène Burnand, au Pavillon de Marsan dans l’Exposition d’art religieux de la Société de Saint-Jean.

En 1912, nait Jean-Louis, fils aîné du couple. Rivier commence l’élaboration du projet architectural de l’église de Saint-Jean de Cour à Lausanne, ainsi que sa décoration picturale intérieure. Il expose des dessins au Salon de la librairie Biedermann à Lausanne et participe à la XIe Exposition nationale suisse des Beaux-Arts du 15 septembre au 15 novembre à Neuchâtel.