Peupliers (La plaine de l'Orbe)
Droits:
Réservés
Crédits:
Arnaud Meylan
Année de la prise de vue:
2009
Type d'œuvre:
peinture
Auteur:
Louis Rivier
Transcription de signature:
Louis Rivier
Emplacement: —
Remarques sur la signature:

La signature est accompagnée de la date de création: 1930.

Description iconographique:

Louis Rivier peint un paysage champêtre, situé dans la plaine de l’Orbe au nord du Canton de Vaud. Le point de vue est parfaitement central et légèrement surélevé. La composition symétrique est construite à partir d’un croisement de lignes horizontales et verticales.

Un grand pré vert clair parsemé de petites fleurs blanches est coupé dans sa longueur par un étroit sentier de terre claire. Il est traversé par de grandes ombres portées laissant deviner la présence d’arbres là où se trouve le spectateur. De l’autre côté du sentier, deux parcelles de blé jaune parfaitement symétriques se situent de part et d’autre de la zone herbeuse. Plus loin, une rangée de peupliers crée une séparation verticale entre le premier et le deuxième plan. Les troncs des arbres sont fins et leurs cimes semblent légèrement agitées par le vent. En arrière-plan, les champs cultivés de la plaine s’étirent loin jusqu’aux montagnes du Jura.

Le ciel occupe toute la moitié supérieure du tableau, il est traversé par des grands nuages blancs et gris d’une consistance vaporeuse.

La géométrie et la centralité de la composition renforcent la sobriété du paysage et procurent une sensation d’harmonie et de paix. La plaine baigne dans une atmosphère silencieuse et mais vivante. Le gris des nuages laisse présager une averse.

La représentation des détails fait place, dans ce tableau, au rendu d’une impression. Certes, le résultat est réaliste mais Louis Rivier se laisse emporter par une certaine spontanéité donnant vie à des touches de couleur vibrantes. La lumière est douce et évanescente, le pré est frappé par quelques rayons de soleil, probablement les derniers de la journée. Cette œuvre relève d’une grande poésie.

Une autre peinture occupe le verso de ce paysage. Il s'agit d'une jeune femme nue, couchée, arborant une abondante chevelure blonde bouclée. Elle est étendue, les bras relevés, sur un grand drap blanc aux plis ondulant, posé sur un pré et dans un paysage champêtre. Le ciel est très bleu, de même que les collines au fond. Ce nu, ici idéalisé, rappelle certaines Vénus de Titien. Cette peinture est signée Louis Rivier et datée de 1924.

Type de composition:
paysage
Dimensions (en cm)
Hauteur:
35 cm
Largeur:
65 cm
Profondeur: —
Dimensions montage (en cm)
Hauteur: —
Largeur: —
Profondeur: —
État de l'œuvre:

Quelques craquelures et perte de matière picturale.

Inscription(s) notable(s): —
Technique:
détrempe
Support de l'œuvre:
panneau
Commentaires techniques:

Louis Rivier adopte la détrempe dès 1906 jusqu’à la fin des années 1930. La détrempe est une technique traditionnelle de la Renaissance italienne (tempera all’uovo). « La tempera à l’œuf italienne était l’héritière directe de la tradition byzantine […]. Le nombre de tableaux peints à tempera est considérable […]. Elle est pourtant tombée en désuétude au cours des XVIe - XVIIe siècles. ». (François Perego. 2005. Dictionnaire des matériaux du peintre, Paris : Ed. Belin, p. 706).

La recette de Rivier, mise au point par Théophile Robert, comporte du jaune d’œuf, de la résine d’Avar ou copal, de l’huile de noix pure, du vinaigre blanc et de l’eau. (Dario Gamboni, Louis Rivier (1885-1963) et la peinture religieuse en Suisse Romande, p. 97).

Au cours de sa carrière, Louis Rivier rencontre plusieurs difficultés quant à l’emploi de la détrempe. Ces obstacles l’amènent à abandonner momentanément cette technique au profit de l’huile. Mais, « […] après quelques années de tentatives obstinées, il finit par maîtriser la détrempe à tel point qu’il put l’utiliser pour ses paysages aussi bien que pour ses portraits, et pour d’autres compositions. » (Francesco Sapori, Louis Rivier, p. 38).

En 1938-39, Rivier invente, à partir de dessins aux crayons de couleurs, le « procédé spécial », technique qu’il emploiera pour presque toutes ses œuvres même en grand format et réalisées pour des décorations murales. Une exception notoire est la décoration de l’Église orthodoxe grecque de Lausanne qui a été réalisée entièrement à la détrempe, et cela sur une durée de plus de 15 années, jusqu’en 1940.

Lieux de création:
Mathod
Lieu de conservation:
Collection privée
Provenance:
Hoirie de Louis et Julie Rivier, hoirie de Robert Rivier.
Date de création:
1930
Commentaires sur le lieu et la datation:

En 1930, Louis Rivier réalise les dix-sept vitraux pour la Cathédrale de Lausanne. Entre 1930 et 1931, il part à Paris et se consacre à la production de lumière en inventant des modèles pour des phares de voiture et des projecteurs de cinéma. Il a peint vraisemblablement ce tableau à Mathod où il séjourne en été.

Éléments liés:
Bibliographie
  • Richard HEYD. 1943. Rivier, Neuchâtel et Paris : Editions Delachaux et Niestlé, p.25