Sur cette page d’agenda, comme sur celle de la veille le 9 août 1920, figurent plusieurs esquisses de fleurs accompagnées d’annotations diverses, dont certaines se rapportent aux couleurs.

Parmi les espèces représentées on reconnait trois marguerites dont une encore fermée. Elles sont réunies au sommet d’une triple tige. Les pétales sont fins et allongés. Dans le coin inférieur gauche de la feuille, une fleur est vue d’en dessous, corolle retournée. Rivier semble étudier la jonction entre les pétales et la tige. Sur la gauche, une scabieuse, petite fleur lilas animant les jardins et les champs. Sur la droite, dans la partie inférieure, l’esquisse d’une feuille et celle de trois cyclamens, dont deux de profil et un de face.

L’intérêt du dessinateur n’est pas porté sur la construction d’une composition florale, mais sur la représentation naturaliste des fleurs agencées comme sur une page d’herbier en cours de réalisation. Les fleurs occupent l’espace d’une manière libre. Le style du dessin est réaliste.

Contrairement aux dessins sur les pages d’agenda consacrés au mobilier, aux animaux ou aux mères à l’enfant, souvent caractérisés par des lignes souples et des hachures superposées, ici le trait est linéaire et plutôt net car l’artiste s’attache à donner à chaque fleur son identité formelle. On pourrait parler d’un dessin d’observation. Une des sœurs de l’artiste, Sophie Rivier, était connue pour ses dessins botaniques. On constate chez son frère Louis, une même passion, intérêt puissant attesté par Richard Heyd qui, dans la biographie consacrée au peintre, raconte ses échappées durant l’enfance pour se promener dans la nature, attiré par l’observation des fleurs et des paysages.