Cette page d’agenda est consacrée à trois croquis de jeunes musiciens. Chaque dessin est entouré d’un cadre tracé au crayon.

Les trois personnes jouent des instruments à cordes, violons ou altos. Dans un premier cadre, Rivier dessine un jeune violoniste orienté de trois-quarts, l’instrument maintenu entre le menton et l’épaule avec l’archet dans la main droite et le manche dans la gauche. On devine ses yeux mi-clos, l’esprit absorbé par la musique. Dans un deuxième cadre, Rivier esquisse une figure angélique tenant un violon ou un alto. Le visage est de face, la tête penche contre l’instrument. Le musicien tourne le regard vers sa droite, hors champ. Sa chevelure bouclée est prolongée par des lignes circulaires, comme s’il s’agissait d’une auréole. Le troisième musicien regarde droit devant lui tout en jouant de son instrument. Mains et bras sont à peine esquissés.

Les trois dessins prennent vie grâce à un trait libre et souple. On voit la liberté du dessinateur modulant un sujet maintes fois représenté avec aisance. En effet les musiciens et musiciennes aux traits angéliques sont très nombreux dans les compositions allégoriques ou religieuses de Rivier : violoncellistes, violonistes, harpistes, joueurs d’orgues, en particulier. I On pense notamment aux frises du temple de Mex, à la décoration du temple de Saint-Jean de Cour à Lausanne ou aux peintures murales de la salle à manger du Château de Pradegg à Sierre. Ils figurent aussi, individuellement, dans les séries des «Petits musiciens». Si les jeunes musiciens peints Rivier sont souvent des figures symboliques, ici, il semble que ce soit plutôt des portraits observés et dessinés rapidement lors d’un concert.