Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Chalets, arbre et palissade
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1907-1908
Description iconographique:

Ce dessin, faisant partie d’un carnet, représente deux chalets précédés d’un grand arbre et d’une palissade.

Le spectateur pénètre dans le paysage par étapes successives : tout d’abord il est invité à franchir un pavement de dalles et de roches claires formant un passage sommaire. Il longe une palissade en bois et s’approche du premier chalet. Un grand arbre se trouve derrière la clôture et projette son ombre sur le terrain caillouteux. Devant le chalet, s’amoncellent plusieurs morceaux de bois et d’autres matériaux de construction. La bâtisse comporte une partie en dur, de couleur claire surmontée d’une partie en bois. Le second chalet est entièrement en bois.

Louis Rivier adopte un style réaliste, voire photographique. Le cadrage est sélectif : le dessinateur exclut de la composition une grande partie latérale de la première habitation, la cime de l’arbre et certains barreaux de la palissade. Il donne une image précise des chalets et de leurs alentours chaotiques, comme une documentation ethnographique. Il représente le paysage tel que capturé par un instantané.

Ce dessin, né vraisemblablement d’une observation directe, possède aussi une nature picturale. Louis Rivier utilise la mine de plomb comme s’il s’agissait d’un fin pinceau. La technique adoptée permet aussi un rendu synthétique. Le chalet, le terrain, la palissade, l’arbre, constitués de seules hachures et d’aucun contour, sont « recomposés » par le regard du spectateur. Cette manière de travailler est plus particulièrement visible dans les parties latérales de la composition. Là où l’on voit le côté gauche du chalet et la cime de l’arbre s’estomper dans un ensemble de hachures obliques serrées et épaisses.

Seuls le bâton posé sur le mur de la façade du chalet et les cailloux du premier plan sont définis grâce à de délicats contours.

Tout comme dans une photographie en noir et blanc, les jeux d’ombres et de lumières sont très importants dans ce dessin. La modulation des gris permet à Louis Rivier de reproduire les ombres, principalement des ombres portées, et de définir les parties ensoleillées. Les contrastes sont nets et franchement marqués. Nous sommes vraisemblablement sur les hauteurs d’un village de montagne, lors d’une journée d’été. Comme dans la plupart des paysages de Louis Rivier, y règne une atmosphère silencieuse sans présence humaine ; les chalets pourraient être inhabités.