Ce dessin à la mine de plomb représente un paysage de campagne. Louis Rivier utilise la feuille dans le sens horizontal ; un espace vierge est laissé entre le dessin et les bords de la feuille.

Le dessinateur esquisse d’un trait libre, souple et rapide chaque élément figuratif. La composition est traversée par un filet de hachures de diverses épaisseurs, très proches les unes des autres. Grâce à cette technique, Rivier décrit une végétation dense et abondante au milieu de laquelle quelques arbres et arbustes se démarquent. A gauche, le grand arbre au tronc lisse voit sa cime sortir du cadre. Un autre grand arbre, à droite, rend la composition symétrique et dirige le regard du spectateur sur le centre. Cette manière d’agencer les éléments d’un paysage est typique de nombreuses compositions de Rivier. Au loin, la vue se porte sur un village dont on distingue quelques édifices et un clocher. Celui-ci se démarque d’un grand nuage blanc traversant un ciel gris clair composé de hachures légères.

Ce dessin est vraisemblablement une étude pour un des panneaux de la salle à manger du Château Pradegg à Sierre. Le cycle décoratif, commandité par Jean-Jacques Mercier-de Molin à Louis Rivier, est constitué d’un grand panneau central représentant une ronde d’enfants, de deux panneaux plus petits représentant des paysages de campagne, de quatre panneaux avec des jeunes musiciennes et de deux petites peintures situées au-dessus des portes d’accès à la salle à manger.

La structure des deux paysages champêtres rappelle celle de ce dessin : un arbre au tronc clair et à moitié hors champ situé à une extrémité latérale ; une forêt, du côté opposé ; au centre, un grand pré avec plusieurs dénivelés et, au loin, un village.