Ce dessin, faisant partie d’un carnet, est consacré au portrait d’une jeune fille, Jacqueline de Sévery, née de Rham en 1896.
Le portrait occupe la quasi-totalité de l’espace vertical de la feuille. La jeune fille est tournée de profil, légèrement de trois-quarts : on entrevoit les cils de l’œil gauche. Le nez est droit, à peine retroussé. Les lèvres de la jeune fille sont charnues et sa bouche est entrouverte. Jacqueline regarde devant elle, hors champ. Elle a l’air absorbée. Son front est ample, ses yeux tombent presque, ses traits physionomiques sont délicats. Son visage exprime une grande douceur. La jeune fille est coiffée d’une tresse ; un nœud orne sa nuque. On retrouve ce détail dans d’autres portraits d’enfant réalisés par Rivier. Le visage, d’un grand réalisme, est traversé par de nombreuses lignes parallèles et courbes qui modèlent délicatement les joues et le cou. Cet effet crée les volumes du visage. Les lèvres sont traitées avec une grande précision et attention pour en révéler une couleur que l’on imagine vive et une chair pulpeuse. Jacqueline porte une chemisette claire, à peine esquissée.
Les cheveux sont représentés avec un trait appuyé, souple et bouclé. Le dessinateur décrit une coiffure soignée d’où n’échappent que quelques mèches sur la tempe et sur le cou. Cette sage coiffure renforce l’impression d’introspection émanant de ce portrait.