Ce dessin, faisant partie d’un carnet, représente paysage avec un sous-bois et une maison, occupant le centre d’une feuille horizontale. De larges marges qui encadrent le dessin, sont laissées entre le dessin et les bords de la page.

Le spectateur pénètre dans le paysage par étapes successives : tout d’abord il est invité à contourner quelques arbustes ou buissons dépouillés se trouvant au premier plan ; ensuite franchit une lisière composée deux arbres aux branches sèches et gravit une petite colline arborée. Cette manière de structurer l’espace, avec une végétation abondante d’un côté et quelques arbres dépouillés de l’autre, est typique de nombreux paysages de Louis Rivier.

La partie forestière rassemble des arbres de différentes espèces dont on voit principalement les troncs. Ceux-ci projettent au sol de longues ombres diagonales traversant la composition de droite à gauche.

Derrière la colline, on aperçoit une maison entourée de sapins.

Ce paysage est exécuté d’un trait rapide, précis et assuré. Louis Rivier privilégie les lignes souples, appuyées et enchevêtrées pour rendre la richesse de la végétation et l’irrégularité de la nature sauvage. Grace à la modulation des gris foncés, le dessinateur décrit une forêt sombre, presque inaccessible.

On sait que Louis Rivier aimait se promener dans la nature ; c’était un exercice quotidien, spirituel et physique. Le matin tôt ou l’après-midi vers 16 heures, l’artiste sortait de chez lui pour se balader dans les bois ou la campagne. Dans ce sous-bois, comme dans beaucoup d’autres, il n’y a aucune trace de présence humaine ; le dessin ne décrit aucune action particulière ni ne raconte une histoire.

La présence d’un ou de plusieurs arbres dépouillés est aussi une constante des paysages de Louis Rivier. Cet élément figuratif est souvent associé à la symbolique de la finitude et transmet une sensation de mélancolie.