Ce dessin, faisant partie d’un carnet, possède un caractère narratif.

La composition divise en deux plans. Au premier plan, le spectateur est introduit dans un bourg traversé par un mur percé d’une grande arche en pierre. Une femme s’avance vers l’entrée du passage, tenant une fillette par la main. Celle-ci se rejette en arrière comme si elle voulait s’échapper ou s’arrêter. A gauche, du lierre grimpe sur le mur. A droite, un panneau porte l’inscription : « Clef des champs ». Cette expression est une invitation à la liberté, symbolisée ici par la ronde d’enfants du deuxième plan. Plusieurs enfants se tiennent par la main et dansent autour d’un grand arbre.

On trouve le thème de la « ronde d’enfants » dans d’autres dessins de Louis Rivier, ainsi que dans le grand panneau de la salle à manger du Château Pradegg à Sierre (1908-1910).

Le dessin est traversé par des hachures irrégulières suivant plusieurs directions. Elles constituent le sol de la rue, que l’on imagine pavé, le mur, dont la surface semble rugueuse, les pierres de l’arche, ainsi que les silhouettes des enfants, la cime de l’arbre et la colline à l’arrière-plan.

Le dessinateur esquisse les différents éléments d’un trait libre et rapide. Les lignes, principalement segmentées, décrivent de manière lisible et illustrative le lieu et les personnages.

Sur le pavement de la ruelle, une partie de l’arche et du mur se reflètent comme si la pluie avait mouillé le sol. La clef des champs pourrait se doubler du dicton : Après la pluie, le beau temps.