Ce paysage représente une campagne où alternent en bandes superposées prés verts et champs de blé ocre jaune. Sur la gauche, un chemin étroit beige clair serpente et dessin une courbe. Il est entrecoupé par le double tronc d’un grand arbre dont le sommet, au feuillage rouge vif, sort du cadre. Cependant, on peut en deviner le volume et la forme grâce à l'ombre complète qu’il projette au sol. Le chemin est bordé d’autres arbres et conduit à un bois touffu aux couleurs automnales. Celui-ci accentue l’effet de profondeur de la composition. Au loin, les cimes d’autres arbres semblent s’amalgamer créant des figures colorées chaudement : rouge, orange, jaune, vert. Avant le bois, presque fondue parmi les arbres, on aperçoit la façade d’une maison aux murs blancs et au toit en pente. Le ciel est bleu, traversé par quelques nuages gris d’une consistance vaporeuse.

La composition affiche une longue perspective, rythmée par un entrecroisement de lignes diagonales, horizontales et verticales. Les troncs d’arbres ponctuent le paysage de segments verticaux ; le sentier suit un tracé oblique ; les plages de couleur jaune ocre et le format du support stabilisent l’ensemble dans l’horizontalité.

Le tableau baigne dans une lumière étale. On remarque la grande ombre portée de l’arbre au premier plan et quelques ombres projetées sur le sentier par les troncs que l’on imagine situés sur la gauche, hors cadre. Ce paysage transmet une sensation d’harmonie et de calme automnal. Il n’y a aucune trace de présence humaine (la maison est solitaire) et le tableau ne décrit aucune action particulière. Situé près de Jouxtens, il a été peint en atelier et non d’après nature et résulte d’une activité autant d’observation que de transfiguration. Louis Rivier restitue le sentiment de bien-être qui devait le remplir lors de ses promenades quotidiennes dans ces lieux familiers.