Ce tableau représente un paysage fluvial et montagneux. On reconnait la chaîne des Dents du Midi et le Rhône avec ses berges.

La partie inférieure de la composition est dominée par le fleuve. Le spectateur est introduit dans le tableau d’une manière immédiate et insolite. En effet, Louis Rivier adopte un point de vue situé au centre du cours d’eau. Le fleuve est comme moussu, l’eau presque épaisse, en mouvement.

Sur les rives, des arbres vert foncé aux cimes vaporeuses tracent des lignes obliques qui entrent en résonance avec les pentes des reliefs. Ceux-ci conduisent le regard vers les sommets les plus hauts des Dents du Midi. Les crêtes sont partiellement enneigées. Le massif est surmonté d’un ciel bleu clair traversé par quelques nuages blancs. On est en été.

Le paysage est dominé par des tonalités froides, allant du bleu du ciel, au bleu-gris des montagnes, associant les dégradées de l’écume blanchâtre et verdâtre du fleuve jusqu’au vert clair et vert foncé de la végétation. La composition est classique, scandée par des lignes diagonales et offrant une vue paysagère en perspective.

Le tableau est rythmé par les ombres portées des arbres qui projettent leurs cimes sur la surface de l’eau, et par celles des montagnes, se reflétant sur les sommets voisins. Il a été très certainement peint en atelier et non d’après nature. Il résulte donc d’une activité autant d’observation que de transfiguration. Louis Rivier nous offre un cadre contemplatif, animé par le bruit du fleuve, que l’on imagine couler avec vigueur.

Il existe un autre paysage des Dents du Midi avec le Rhône au premier plan (inventaire SIK-ISEA 582) où le point de vue est décentré sur la gauche.