Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Allégorie du Saint Esprit
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1924
Description iconographique:

Il s’agit d’une composition allégorique représentant une jeune femme nue accompagnant d’un geste de la main l’envol d’une colombe. Dans l’iconographie chrétienne, cet animal est symbole du Saint Esprit.

La jeune femme est debout ; ses pieds nus reposent sur une butte. Elle pose sa main gauche sur son côté et lève l’autre bras au ciel ; une colombe s’envole au-dessus de sa tête. Sa chevelure blonde est abondante et dessine une couronne autour de son visage. Sa silhouette apparaît sur un paysage lacustre, occupant environ un quart de la composition. Au loin, des reliefs bleutés sont surmontés d’un ciel bleu clair traversé par des cumulus blancs, d’une consistance à la fois épaisse et vaporeuse.

Trois colombes se trouvent aux pieds de la jeune femme ; ils ouvrent leur bec en sa direction. Quatre autres colombes s’envolent dans le ciel l’une sur l’autre, traçant une légère courbe, parallèle au corps potelé de la figure féminine.

Les lignes courbes dominent dans cette composition au format rectangulaire vertical. Les rondeurs de la jeune femme entrent en résonance avec les profils des nuages, les poitrails des oiseaux et la butte du terrain marron.

La lumière est vive et étale. La gamme chromatique est concentrée sur les bleus - turquoise, bleu ciel, bleu de Prusse, bleu foncé - auxquels s'ajoutent les marron, blanc et rose pour la carnation. Les couleurs sont modelées et nuancées pour créer des effets de profondeur et de volume. Les ombres soulignent les contours du corps de la jeune fille. D’autres ombres portées projettent sa silhouette au sol.

De nombreuses affinités formelles relient ce tableau à une autre composition de Louis Rivier : une œuvre contemporaine, réalisée aussi en 1924, représentant une Vénus endormie dans un paysage (peinture au recto de La plaine de l’Orbe). Les deux figures féminines sont nues et partagent la même corpulence et la même beauté idéalisée. La thématique religieuse de l’une redouble, en miroir, l’allégorie de l’autre : ici le résultat est onirique et surréel. La présence du lac et des collines, à l’apparence plutôt réaliste, accroît cette sensation de dépaysement et joue un rôle important dans le « détournement » mis en scène par le peintre.