Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
L'Entrée à Jérusalem
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1936-1938
Description iconographique:

Il s’agit d’une composition religieuse représentant l’entrée de Jésus à Jérusalem. Selon le récit biblique, quelques jours avant sa crucifixion, Jésus entre solennellement à Jérusalem où une foule l’accueille avec enthousiasme.

Jésus est au centre de la composition ; il est assis sur un âne et tourné de profil. Tout autour, se dispose la foule composée d’hommes et de femmes de tous âges qui brandissent des rameaux d’olivier et acclament le Christ. Leurs bouches sont ouvertes, leurs gestes animés.

Deux personnages étendent des tissus sur le chemin, sous les pattes de l’âne. Au premier plan, quelques enfants ramassent les branches tombées au sol ; plus loin, deux petits garçons se disputent un rameau. Un deuxième âne suit celui portant Jésus.

Le Christ est habillé d’une simple tunique rose clair, tandis que les gens du peuple portent des vêtements colorés : rouge garance, vert amande, ocre, orange, rose saumon, bleu, marron.

Le duo formé par Jésus et l’âne s’apparente à une statue équestre. Leurs corps parfaitement de profil sont figés et leur immobilité contraste avec l’agitation de la foule. Au-dessus de celle-ci, entre deux rameaux levés au ciel, prend place le visage de Jésus qui, contrairement au reste de son corps, se démarque du ciel. Le visage du Christ, ainsi isolé et encadré, acquiert une solennité particulière et rappelle le style des médailles.

Le cadrage choisi par Rivier est de type photographique : le dessinateur focalise l’attention du spectateur sur l’action se déroulant au centre et coupe les silhouettes situées aux extrémités latérales. Cet effet de « prise directe » confère à la composition une impression de vitalité.

Malgré cet effet de réalisme et malgré la richesse des poses et des gestes, la caractérisation des personnages répond à une certaine stylisation des traits physionomiques.

Le paysage est, quant à lui, réduit au minimum. Un terrain marron clair, quelques collines à l’arrière-plan, surmontées d’un ciel bleu traversé par quelques nuages blancs.

La composition baigne dans une lumière étale, rythmée cependant par les ombres portées des pieds de la foule et des draps étendus au sol. On observe aussi les ombres, bien marquées, façonnant les plis des habits.

La gamme chromatique est dans l’ensemble riche et chatoyante. La couleur est ici utilisée pour accentuer l’impression de mouvement, d’agitation, d’excitation qui habite la composition. A l’exception de la figure de Jésus (carnation claire, tunique claire, cheveux châtain clair) et du ciel (d’un bleu délavé) les couleurs vives et contrastées dominent, orchestrant une polyphonie.

Louis Rivier raconte l’épisode biblique en se servant d’une représentation claire et reconnaissable. Cependant, par le biais de quelques détails formels (la disposition des personnages, les contrastes chromatiques et l’opposition entre le dynamisme et le statisme des postures), il inscrit le message biblique dans une vivacité proche d’un quotidien simple. Ce moment de liesse ne laisse pas présager, sauf peut-être dans l’attitude détachée et retenue du Christ, l’événement ultérieur de la Crucifixion. Le bonheur de la foule est bien réel.

L’Entrée à Jérusalem fait partie d’une série de 60 illustrations dessinées, consacrées à la représentation d’épisodes bibliques.