Ce portrait en buste représente Marie Mercier-de Molin, personnalité importante dans le milieu valaisan et sierrois en particulier, philanthrope et épouse de Jean-Jacques Mercier-de Molin, qui a été commanditaire de la décoration de la salle à manger du château de Pradegg et mécène pour la décoration de l’Aula du Palais de Rumine à Lausanne.

Marie Mercier-de Molin fait face au spectateur et son visage est orienté de trois-quarts. Elle regarde vers sa gauche, l’air serein. Elle porte les cheveux attachés en chignon derrière la nuque. Elle se tient très droite, les mains posées l’une sur l’autre, dans un geste plusieurs fois représenté par le peintre dans des portraits.

Marie Mercier-de Molin occupe le centre de la feuille et en quasi totalité ; la pose de ses bras et la raideur de son buste accentuent une allure statuaire. Elle est habillée d’une robe à manches longues. On entrevoit aussi un ample col descendant sur le devant, formant un jabot.

Louis Rivier porte une attention particulière à la représentation des yeux, du nez et de la bouche, dessinés avec précision. La coiffure est faite d’un entrecroisement de lignes ondulantes. Les vêtements sont esquissés de manière libre et rapide. Quant aux mains, le dessinateur focalise son attention sur le geste, plus que sur la justesse anatomique. En effet, les mains s’avèrent trop petites par rapport à la taille de la tête. Les rares ombres modèlent discrètement les volumes du visage.

Le portrait ouvre sur le lointain. La silhouette de Marie Mercier-de Molin se profile sur un chevauchement de montagnes. Au niveau de son épaule gauche, on distingue la tour Goubing : édifice emblématique de Sierre qui se dresse sur un promontoire rocheux. Cette vue correspond à celle que l’on peut admirer sur les terrasses du château de Pradegg. Le paysage est esquissé d’un trait libre. Quelques hachures horizontales, dans le bord inférieur de la feuille, font penser qu’il y a un parapet devant le modèle.

On connait un portrait peint de Marie Mercier-de Molin réalisé par Louis Rivier en 1914-1915 qui se reprend le même agencement des éléments iconographiques. La pose de Marie ainsi que son attitude sereine et déterminée sont les mêmes. Son visage occupe presque entièrement la surface et se superpose au même paysage sierrois.

Au début du XXe siècle, les Mercier comptent parmi les familles les plus riches de Suisse romande. Le château de Pradegg, connu sous le nom de « château Mercier », a été construit à la demande de Jean-Jacques et Marie Mercier-de Molin. Mme Mercier-de Molin dessine les plans du parc qui entoure l'édifice. Le couple est philanthrope, et devient un des plus importants mécènes dans les domaines artistique et social. En 1922, il finance une partie du nouvel Hôpital de Sierre. Il finance en partie la construction d’un sanatorium à Bluche, du temple protestant et de l’école de Plantzette à Sierre. Mme Mercier offre des vacances aux enfants de la région, fait bâtir des colonies de vacances et leur paye les vaccins nécessaires.