Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
L'Adoration des Mages
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1936-1938
Description iconographique:

Cette composition religieuse représente l’Adoration des Mages. Selon le récit biblique, les Rois Mages sont des savants et des astrologues qui, ayant appris la naissance de Jésus, voyagent de l’Orient jusqu’à Bethléem, guidés par un astre, pour lui offrir des présents.

Toute la partie gauche de la composition est occupée par la grange où est né Jésus : Marie est assise sur un banc, elle est tournée de profil, un pied posé sur un coussin et les bras tendus soutenant le nouveau-né. Elle montre l’enfant à un vieillard agenouillé devant le berceau en bois et qui offre de l’encens. Marie est habillée d’une longue robe bleue, d’un corsage rouge aux manches marron et d’un voile rose. Le Mage est habillé d’un vêtement rouge garance et d’une cape rouge foncé avec un col en fourrure. Il porte une longue barbe grise. Il prend la main du petit et l’embrasse.

Debout, contre un pilier de la grange, se tient Joseph. Son corps est orienté de trois-quarts, presque de face, et sa tête est tournée de profil. Il regarde en direction de Jésus. Il appuie le coude droit et la paume gauche sur un bâton. Il soutient son front avec une main dans un geste de grand réalisme exprimant un certain relâchement. Cette posture qui manifeste un certain retrait ou détachement est typique des Nativités de la tradition picturale italienne. On retrouve un Joseph pensif et se tenant la tête dans L’Adoration des Mages (1475, Office, Florence) de Botticelli.

La partie droite de la composition est occupée par le paysage et par plusieurs personnages. On y voit le Mage le plus jeune, celui à la peau noire qui offre de la myrrhe. Il est debout, le visage de profil, le corps de trois-quarts. Il regarde avec curiosité en direction de la scène principale. Il porte une courte tunique bleu clair, des bottines de la même couleur, un turban rose et une couronne dorée. De sa main droite, il tient la bride d’un cheval dont on voit seulement le museau. Un deuxième cheval est représenté plus loin. Entre Joseph et ce Mage, se tient le Roi offrant de l’or. Il est agenouillé, orienté de profil, la tête penchée vers son présent. Il semble surpris et tiré d’un moment de recueillement et de prière.

Au deuxième plan, Rivier représente plusieurs personnages venus adorer le nouveau-né. On remarque en particulier un enfant guignant depuis l’arrière du mur de la grange. Le quotidien du village se mêle à la scène sacrée.

Le paysage est une prairie verte traversée par un sentier. Au loin, on aperçoit une habitation, deux cyprès et des reliefs. Des arbres dépouillés ponctuent l’espace naturel. Il s’agit d’un motif récurrent dans les compositions de Rivier. L’arbre aux branches sèches est ici lié à la symbolique de la mort et fait référence à la future Passion du Christ.

Au tout premier plan, le terrain est brun, recouvert de paille ; quelques roches s’entassent sur la gauche.

A l’extrémité gauche, on voit une partie du mur de la grange : une bande couleur rose clair interrompue par des briques rouges.

Cette manière de structurer la composition, divisée entre un espace architectural sobre à gauche et un extérieur à droite, ainsi que la présence d’un pilier central soulignant cette séparation, évoque La flagellation du Christ (1444-1478, Urbino), de Piero della Francesca. D’ailleurs, la grange de l’iconographie traditionnelle, devient, dans cette composition de Louis Rivier, une construction hybride rappelant par sa structure une loggia italienne.

La composition baigne dans une lumière étale dominée par des teintes chaudes : rouge, bordeaux, marron, rose, ocre. Plusieurs nuances de vert et de bleu complètent la palette chromatique qui, comme dans la plupart des compositions religieuses de Louis Rivier, nait à partir de ces trois couleurs principales : le rouge, le vert et le bleu. La caractérisation des personnages répond à une certaine stylisation des traits physionomiques, mais la variété de leurs gestes et de leurs postures est riche : elle anime la scène.

Louis Rivier focalise son attention sur les aspects narratifs. Il raconte l’épisode biblique en adoptant une figuration claire, reconnaissable, et une mise en scène théâtrale.

Cette Adoration des Mages fait partie d’une série de 60 illustrations dessinées, consacrées à la représentation d’épisodes bibliques.