Pour l’église paroissiale catholique de Saint-Luc (VS), Louis Rivier réalise en 1917 un vitrail représentant la résurrection du Christ lorsque celui-ci sort du tombeau.
Deux autres maîtres verriers ont œuvré dans l’église valaisanne : Georges-Albert Jourdin achève vers 1910 trois vitraux figurant respectivement : L’Annonciation, Jésus au temple et la Croix glorieuse ; Pierre Louy, entre 1968-1969 et 1972, réalise sept vitraux : quatre représentent des épisodes de la vie du Christ (La Nativité, Saint-Jean Baptiste, La parabole du Fils prodigue et La parabole du riche et du pauvre Lazare) et trois, les sujets suivants : L’agneau de Dieu, La tempête apaisée et Les pèlerins d’Emmaüs.
Dès octobre 2020, deux grandes ailes polychromes sont exposées de part et d’autre du chœur de l’église, déjà richement décoré. Il s’agit d’une installation de l’artiste contemporain Ignazio Bettua, réalisée entièrement aux crayons de couleurs. Elle s’inspire des anges peints - en particulier l’ange Gabriel dans les nombreuses Annonciation de Fra Angelico, moine dominicain qui a notamment décoré le couvent de Saint-Marc à Florence. On connaît l’attachement de Louis Rivier à Fra Angelico (1387 ou 95 - 1455), figure de piété et d’excellence artistique qui a durablement inspiré l’artiste protestant.
Au centre de La Sortie du tombeau, en position frontale et centrale, s’élève la figure du Christ ressuscité. Il regarde droit devant lui, écarte les bras et pose un pied sur le rebord du sépulcre. C'est le Christ en majesté, souverain. Il est habillé d’une tunique jaune, ocre et orange. Il porte une longue barbe et de longs cheveux bruns. Sa tête est entourée d’une auréole en forme de soleil avec des rayons colorés de rouge, de bleu et de vert.
Le couvercle en marbre du sépulcre est déplacé sur le côté. Un ruban voltigeant se déploie tout autour de la figure du Christ jusqu’à ses bras.
Au pied du tombeau, dorment deux centurions: l’un a les yeux fermés et se tient dans une posture relâchée, l’autre est adossé à la tombe et dort profondément.
Au loin, on remarque un paysage architectural stylisé surmonté d’un ciel bleu. Une frise arquée décore la partie supérieure du vitrail avec des motifs géométriques et d’inspiration végétale.
Louis Rivier associe ici un certain réalisme des détails (les centurions endormis et abandonnés sur la paille, la décoration gravée en trompe l’œil ornant le sépulcre) au symbolisme et à l’allégorie (l’auréole en forme de soleil, les tissus voltigeant, la figure héroïque du ressuscité).
La composition baigne dans une lumière vive et étale. La gamme chromatique se compose d’une harmonie dynamique de couleurs chaudes et froides. Ces teintes vives créent des contrastes lumineux qui accentuent l’atmosphère grandiose et mystique du vitrail.