Ce dessin à la mine de plomb représente Julie (née de Rham), épouse du peintre. Julie est debout, la main appuyée sur un meuble. Elle est enceinte, l’artiste la dessine jusqu’au-dessous du ventre. Son visage est orienté de trois-quarts, son corps est presque de profil. Cette position exalte son ventre arrondi. La tête, coiffée d’un chignon, s’incline légèrement et son regard rêveur est posé sur quelque chose situé hors champ. Elle a l’air sereine, mais pensive. Un brin d’inquiétude effleure son expression. Julie est habillée d’une robe recouverte d’une cape sur les bras et les épaules. Elle porte un collier autour du cou, fameux médaillon-pendentif qu’elle a reçu de sa mère.

Ce dessin est très réaliste. Le visage de Julie, en particulier, manifeste une précision remarquable des traits. Le graphite est utilisé avec méticulosité, mais aussi avec virtuosité : le drapé des vêtements est souligné par des traits répétés et nuancés qui en exaltent volumes, plis et ombres portées. Hormis le meuble sur lequel s’appuie la jeune femme, l’espace est neutre et abstrait.

Ce dessin se situe dans la série de représentations que Louis Rivier a consacrée à son épouse : jeune, enceinte, mère ou femme âgée, Julie scande la vie artistique du peintre. Dans ces portraits, la précision des traits physiques se double d’une interprétation affectueuse et sensible de la femme bien aimée.