Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Jacob
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1915
Description iconographique:

Ce dessin est une étude de Jacob, l’un des patriarches figurant dans la décoration de l’Aula du Palais de Rumine, à Lausanne : projet qui occupe le peintre pendant plusieurs années, de 1915, début officiel des travaux, à 1923.

Dans ce dessin, Jacob est tourné de trois-quarts, le regard orienté vers sa droite. Il porte sa main gauche à la barbe, il la serre en écartant l’index et le pouce. L’autre main saisit un pan du tissu de l’ample manteau qui enveloppe son corps. Ses yeux semblent scruter avec fixité quelque chose situé hors champ. Il fronce légèrement les sourcils et cela génère de nombreux plis horizontaux sur son front. Sa bouche est entrouverte. Sa pose et son expression transmettent une sensation d’appréhension ou d’alerte. Peut-être, est-t-il en train d’avoir une vision ? Jacob est le patriarche connu pour le « rêve de l’échelle » : une échelle infinie atteignant le ciel, au sommet de laquelle se tiendrait Dieu.

Son pied gauche, légèrement en avant, sort du manteau. Sa tête est coiffée d’un turban, avec une calotte centrale en forme de cylindre. Selon l’iconographie traditionnelle, ses traits physionomiques sont ceux d’un vieillard. On remarque les nombreuses rides creusant sa peau. Il porte une longue barbe aux poils bouclés. Ses sourcils sont arqués, son expression sérieuse, et son nez aquilin est prononcé.

Le visage, les mains et le pied sont dessinés avec une grande minutie. Sur les mains, on remarque les veines et les articulations. La barbe est dessinée d’une manière plus libre et le drapé est, quant à lui, figé, doté d’une apparence sculpturale. Les ombres façonnant les plis du vêtement et du turban sont définies avec précision. Les volumes, ainsi modelés, confèrent au personnage une forte présence.

La spécificité du moyen technique employé ici, la mine de plomb, permet un haut niveau de précision. Cette étude révèle l’intérêt soutenu de Rivier pour la véracité des personnages représentés et elle jouit aussi d’une véritable autonomie esthétique.