Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
La Cathédrale de Strasbourg
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1924
Description iconographique:

Ce tableau est un paysage architectural et urbain représentant une vue sur la Cathédrale de Strasbourg. Les nombreuses fenêtres et ouvertures de la flèche laissent apparaitre le ciel à l’arrière-plan et confèrent à l’édifice religieux une certaine légèreté. De plus, Louis Rivier simplifie sa structure en omettant certains détails architecturaux et en uniformisant les surfaces : celles-ci sont peintes d’une seule couleur, un marron teinté de rouge foncé. Cet effet rappelle le « contre-jour » photographique et procure à l’édifice un aspect bidimensionnel.

Par contraste, les nombreuses bâtisses s’élevant à ses pieds, toutes représentées de biais, affichent une nette tridimensionnalité donnée par la perspective. Avec leurs toits en pente et leurs façades beige et rose percées de quelques fenêtres, elles occupent la moitié inférieure du tableau. Elles semblent presque constituer une base solide pour la structure de la Cathédrale, que la peinture de Louis Rivier rend fragile et évanescente.

Sur la droite, un arbre dépouillé fait son apparition. La cime aux branches sèches se démarque du ciel peint en dégradé de bleu pâle strié de rose et d’orange. L’atmosphère est typique d’une fin de journée, un des moments privilégiés par le peintre.

L’arbre dépouillé est un motif récurrent des paysages et des œuvres religieuses de Rivier ; souvent associé à la symbolique de la finitude, cet élément iconographique transmet une sensation de mélancolie.

Un nuage de forme allongée traverse le ciel comme une brèche ouverte derrière la flèche de la Cathédrale. Louis Rivier porte son attention sur le rendu atmosphérique du paysage. La lumière orangée, la présence de l’arbre dépouillé, l’absence de personnages et de vie, procurent une impression de silence voilé de nostalgie et de mystère. La gamme chromatique est sobre, construite à partir d’ocre, marron, beige, bordeaux, en particulier. Le bleu du ciel, loin d’être « froid », s’enrichit de nuances chaudes allant du rose, au jaune pâle et à l’orange. De ce ciel émane une touche symboliste. Les ombres, rares, obscurcissent discrètement quelques façades. La lumière est étale et rosée.