Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Calliope. L’Eloquence
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1915
Description iconographique:

Ce dessin est une étude pour Calliope, une des neuf muses, destiné à la décoration de l’Aula du Palais de Rumine, à Lausanne, projet qui occupe Louis Rivier pendant plusieurs années, de 1915, début officiel des travaux, à 1923. En particulier, Calliope figure dans la composition allégorique célébrant « Les Arts » ; composition située sur la grande paroi sud.

Dans ce dessin, Calliope est représentée en position accroupie : une des deux jambes est pliée et forme un angle droit. La jeune femme pose son coude sur le genou gauche en soutenant sa tête avec la main, l’index pointé vers le haut, contre sa tempe. Le visage est orienté de trois-quarts. On entrevoit un stylet dans la paume gauche. L’autre main pend mollement du bord d’une tablette en pierre que Calliope maintient entre sa cuisse et son bras droit. Elle a l’air songeuse, comme absorbée dans ses pensées. Longtemps considérée comme la déesse de l’éloquence, à partir de l’ère classique, elle devient la muse symbolisant la poésie épique. Louis Rivier la représente avec la tablette pour écrire son poème.

Calliope est habillée d’une longue robe de style empire : serrée sous la poitrine et fixée au niveau de l’épaule gauche avec une épingle. Ses cheveux bouclés sont attachés derrière la nuque et ornés d’un serre-tête.

Son corps, partiellement couvert par son vêtement, est d’une solidité statuaire. Sa beauté idéalisée et sa corpulence tonique sont classiques. Rivier porte une attention particulière au drapé qui, dynamisé par de nombreux plis, confère du mouvement à la silhouette. Le même effet de mouvement est généré par sa pose en déséquilibre : déséquilibre dû à la différence de hauteur entre les genoux, les épaules et les coudes et même, au bout d’étoffe s’échappant du rabat de la robe.

Les volumes sont soulignés grâce aux ombres : précises et foncées au niveau des plis de la robe, douces et modulées au niveau des joues, du cou, des bras, des mains et des pieds. Le trait est à la fois linéaire quand il décrit le corps de la muse, souple et libre quand il trace les nombreuses boucles de la chevelure. Cette étude révèle l’intérêt soutenu de Rivier pour les personnages représentés et elle jouit d’une véritable autonomie esthétique.