Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Poésie
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1920
Description iconographique:

Ce dessin est une étude de figure féminine pour le duo représentant « L’homme éveillé par la Poésie », composition faisant partie de la décoration de l’Aula du Palais de Rumine, à Lausanne qui occupe Rivier de 1915 à 1923. En particulier, ce groupe se trouve sur la paroi sud de la salle. Rivier modifie considérablement ce personnage dans la version finale. Dans celle-ci, une femme se penche vers un homme nu allongé en lui tendant un nid d’oiseaux. La femme est habillée d’une tunique et porte de longs cheveux bouclés.

Dans cette étude, l’homme est absent et la figure féminine se tient accroupie, le corps légèrement de trois-quarts et le visage de profil. Elle est torse nu et un tissu recouvre ses jambes. Un collier orne son cou et ses cheveux sont attachés en chignon.

Un oiseau est perché sur la main droite de la jeune femme ; celle de gauche tient mollement une baguette. La pose, le geste et la typologie de ce personnage reprennent la figure allégorique de la « Poésie » du groupe « L’homme éveillé par la Poésie ». Au stade de ses recherches Rivier n’a donc pas encore défini les spécificités de cette autre version de la « Poésie ». A ce propos, le peintre Léo-Paul Robert (auteur notamment de grandes peintures murales à caractère religieux et allégorique dans des espaces publics) dans une lettre datée 14 avril 1921, adressée à Louis Rivier, souligne les difficultés d’une démarche artistique qui veut créer des figures sans s’appuyer sur la réalité. Cela était en effet la volonté de Louis Rivier pour la représentation de ses figures allégoriques : ne pas dessiner d’après des modèles, mais créer d’après « l’idée d’un corps idéal ». Voici les mots de Robert : « Je l’ai vu dans mes recherches pour ma Poésie, ma Charité et mon Humanité combien il est difficile de prêter à des personnes imaginaires le type et les caractères qui les feront reconnaitre aisément. La ressources des accessoires ne suffit pas. […] Ce doit être d’une part une création et d’autre part si l’on s’affranchit trop de la nature on perd une certaine force qui s’impose. Et à plus forte raison, lorsque le nombre des figures allégoriques se multiplie, il est bien difficile d’échapper à une uniformité qui diminue l’intérêt de chaque personnalité. […] » (cité par Patrick Schaefer, L’Aula du Palais de Rumine. Le décor de Louis Rivier, p. 90).

La silhouette de la Poésie est exécutée d’un trait souple et précis. Rivier porte son attention sur le rendu des volumes du corps, soulignés par les ombres, sur la justesse des proportions et sur le réalisme du drapé. Le visage, parfaitement de profil, caractérisé d’une beauté classique et stylisée, rappelle le style des médailles. La figure occupe la quasi-totalité de la feuille, elle est en position centrale et aucun détail n’orne l’arrière-plan.