Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Titan
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1911-1923
Description iconographique:

Ce dessin est une étude de Titan pour la décoration de l’Aula du Palais de Rumine, à Lausanne, projet qui occupe Louis Rivier pendant plusieurs années, de 1915, début officiel des travaux, à 1923. Les Titans, ou Géants, se trouvent dans la partie arquée de la composition allégorique célébrant « La Science », située sur la grande paroi nord. Dans la frise peinte, les Titans, aux corps musclés et statuaires, sont entassés dans la frise, les uns sur les autres ; ils tentent de se libérer, de se faire de l’espace et de repousser les bords. Ils expriment cet effort physique avec leurs gestes et leurs expressions faciales.

Dans ce dessin, Louis Rivier étudie la position d’un de ces Titans : l’homme est représenté de profil, la tête orientée de trois-quarts. Il est recroquevillé, le dos courbé et la tête touchant presque sa cuisse droite. Le genou gauche est posé au sol. L’homme pose une main sur le genou droit qu’il utilise comme levier et pousse avec son dos le bord supérieur de la frise, mentionné ici grâce à quelques simples hachures. La limite inférieure de la frise est aussi esquissée avec quelques traits de crayon. L’homme est un vieillard. Il porte de longs cheveux et une barbe. Ses traits physionomiques accentués et presque caricaturaux manifestent toute sa colère. Le corps de ce Titan âgé loin d’être statutaire est agile et sec.

Le dessinateur porte son attention sur l’anatomie du corps soumis à l’effort, sur les muscles et les nerfs en tension. Il fait preuve de maestria en choisissant une posture insolite et complexe.

Le trait est précis, mais épais. Les ombres prennent vie grâce à un filet de hachures répétées qui façonnent les volumes du corps en lui conférant la tridimensionnalité. Parfois on a aussi l’impression que Rivier utilise le côté de la mine de plomb pour nuancer les traits et uniformiser les gris.

Le petit dessin, très dense, occupe le centre de la feuille.

En général, pour la représentation des Titans, Rivier s’inspire très certainement du Jugement dernier (1636-1541) de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine au Vatican, où de nombreux corps nus, à l’apparence statuaire, s’amoncellent, se chevauchent, se hissent les uns sur les autres exhibant toute leur force dans des postures dynamiques et construites.