Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Mère à l'enfant (Julie et Isabelle)
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1922
Description iconographique:

Louis Rivier représente une mère portant un bébé allongé sur ses genoux. L’enfant sourit et gigote dans le drap blanc qui l’enveloppe partiellement. La mère soutient sa tête avec le bras droit. Elle a l’air calme et pensif, elle regarde à la fois le corps nu et potelé de son enfant et un peu au-delà de cette présence physique. Elle trempe de manière nonchalante sa main gauche dans une bassine posée à ses pieds. Il s’agit du moment du bain, représenté ici de façon idéale, en pleine nature.

La mère porte un chignon et une robe rouge à manches courtes, sa tête est tournée en direction de son épaule droite, ses bras robustes et ouverts ainsi que sa posture solide dégagent une sensation de stabilité, malgré les mouvements de l’enfant.

La figure de la mère, ainsi que le drap blanc et le corps allongé du bébé dessinent un grand cercle imaginaire. Tous deux se situent au premier-plan d’un paysage idéalisé : un pré étendu, coupé par un ruisseau dont on remarque la présence grâce à un petit pont en pierre qui le traverse. Sur le même plan, deux arbres stylisés. Plus loin, on aperçoit distinctement des arbres, un verger et une chaîne de montagnes dont les couleurs et les contours sont atténués par l’atmosphère. Le ciel est très clair, avec quelques petits nuages roses, comme en fin de journée.

Intitulé Mère à l’enfant, ce tableau fait référence à un genre traditionnel de la peinture religieuse : la représentation de Marie avec Jésus. Ses sources d’inspiration sont sans doute les Madones de Raphaël. Cependant, Louis Rivier rend profane ce thème religieux en peignant les membres de sa propre famille. Sous les traits de la mère on reconnait son épouse Julie et le bébé est Isabelle, sixième enfant du couple, née en 1921. L’acte quotidien du bain rend cette composition profane mais aussi idéale car ce moment dans la nature semble plus imaginé que réel. Le caractère atemporel ou immémorial de la composition est manifeste. Le sens de ce tableau oscille ainsi entre ces deux dimensions: le peintre rend hommage à la peinture sacrée et aux grands maîtres, et, en même temps, à la vie quotidienne de sa propre famille.