Ce dessin à la mine de plomb représente un tronc d’arbre accompagné d’annotations de couleurs.

Le tronc est double et trône au centre de la feuille que Rivier utilise dans le sens vertical. La rugosité de l’écorce, ses aspérités et ses cavités, les irrégularités des écailles, prennent vie grâce à un trait rapide, épais et souple. Le dessinateur semble parfois utiliser le côté de la mine de plomb pour nuancer certaines parties et adoucir le trait. Cela confère du volume au tronc et crée un effet d’ombre.

Dans la partie supérieure, quelques lignes courbes et souples esquissent la base de la cime et son feuillage : traits ondulants ou segmentés, hachures épaisses et répétées.

Ce dessin, d’un grand réalisme, révèle l’immédiateté du regard et la rapidité du geste du dessinateur, pressé de reporter sur la feuille une impression. D’ailleurs, Louis Rivier, annote les couleurs du tronc ; on lit par exemple « jaune » et « violet », comme s’il voulait fixer les nuances produites sur le tronc par une certaine lumière, à un moment spécifique de la journée.

Ce croquis est vraisemblablement une étude pour une composition peinte. On sait que Louis Rivier a maintes fois représenté des sous-bois et que le tronc d’arbre est un élément récurrent de ces nombreux paysages.

Un dessin d’arbre à tronc double se trouve sur une page d’agenda datée du 30 décembre 1918.