Ce dessin, faisant partie d’un carnet, représente un chalet.

Louis Rivier utilise la feuille dans le sens vertical. Le point de vue du spectateur est légèrement surélevé, situé derrière un haut mur dont on voit quelques pierres dans la partie inférieure de la composition. La vue donne sur la façade principale de l’habitation et sur la cour qui la précède.

Du chalet, on observe son toit en pente, sa cheminée qui fume, son entrée surélevée précédée de trois marches, son mur contre lequel sont appuyés plusieurs bâtons. La cour est obscurcie par endroits, des ombres portées s’y projettent. Le ciel est gris, traversé par des nuages blancs.

Ce dessin est vraisemblablement né d’une observation directe, exécuté d’un trait appuyé et vibrant. Le dessinateur trace tous les contours avec force, de manière nerveuse. Les pierres, le toit, les façades, les surfaces irrégulières, sont rendus grâce à des à-coups de crayon rapides. La composition est traversée par des hachures obliques plus ou moins épaisses, plus ou moins denses qui définissent les ombres, les parties ensoleillées et les volumes. Ce dessin a une nature picturale, Louis Rivier utilisant la mine de plomb comme s’il s’agissait d’un pinceau. Les différents éléments figuratifs sont « recomposés » par le regard du spectateur. Tout n’est pas compréhensible, ni discernable, mais l’effet d’ensemble est très réaliste. Cela est dû au cadrage serré et sélectif, mais aussi à l’importance des jeux d’ombres et de lumières.

Comme dans la plupart des paysages de Louis Rivier, il y règne une atmosphère silencieuse. Il n’y a aucune trace de présence humaine et le dessin ne décrit aucune action particulière ni ne raconte une histoire.