Ce dessin à la mine de plomb représente une écorce d’arbre accompagnée d’annotations de couleurs. Le tronc occupe la quasi-totalité de l’espace de la feuille que Louis Rivier utilise dans le sens vertical. La rugosité de l’écorce, ses aspérités et ses cavités, les irrégularités des écailles, sont exécutées d’un trait rapide, épais et souple. Le dessinateur semble parfois utiliser le côté de la mine de plomb pour nuancer certaines parties et adoucir le trait. Cela confère du volume au tronc et crée un effet d’ombre. 

L’effet d’immédiateté, conféré par la rapidité des traits, épouse la précision. Rivier étudie minutieusement les détails de cette écorce en annotant toutes ses couleurs. On lit par exemple « gris violet », « gris vert », « gris violet pal [pâle] », « un peu de mousse vert [sic]», comme s’il voulait fixer les nuances observées sur le tronc éclairé par une certaine lumière à un moment spécifique de la journée. Il s’agit vraisemblablement d’une étude pour une composition paysagère. On connaît de Louis Rivier de nombreux sous-bois dans lesquels le tronc d’arbre, avec son écorce joue un rôle symbolique et structurel important.