Ce dessin, faisant partie d’un carnet, représente un sous-bois. Le paysage est encadré. Un deuxième cadre est tracé au-dessous, laissé vide. 

Le sous-bois correspond à une typologie de paysage maintes fois représentée par Rivier. Sur la droite, une dense forêt caractérisée par plusieurs arbres dont on ne voit que les troncs. Sur la gauche, deux arbres sans feuilles. Au premier plan, un sentier est traversé par de longues ombres obliques.

Le dessin est exécuté d’un trait souple et rapide. Louis Rivier focalise son attention sur la composition générale des éléments naturels, mais aussi sur le rendu atmosphérique. Les lignes épaisses et enchevêtrées, les hachures droites et obliques tracées avec force, transmettent une impression de « densité » et restituent la sensation d’une végétation abondante et humide. Une vraie atmosphère de sous-bois. 

La présence d’un ou de plusieurs arbres dépouillés est aussi une constante des paysages de Louis Rivier. Cet élément figuratif est souvent associé à la symbolique de la finitude et transmet une atmosphère mélancolique. Dans ce sous-bois, comme dans beaucoup d’autres, il n’y a aucune trace de présence humaine et le dessin ne décrit aucune action particulière ni ne raconte une histoire. Ce dessin pourrait préfigurer la détrempe Sous-bois, datant de 1913.

On sait que Louis Rivier aimait se promener dans la nature : c’était un exercice quotidien, spirituel et physique. Le matin tôt ou l’après-midi vers 16 heures, l’artiste sortait de chez lui pour se balader dans les bois ou la campagne.