Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Crucifixion
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1936
Description iconographique:

Situé dans le chœur du temple de Grandval (canton de Berne en Suisse), ce vitrail de Louis Rivier représente une Crucifixion. 

L’axe vertical de la croix coupe en deux moitiés identiques l’espace circulaire du vitrail. Le corps de Jésus se trouve au centre : il est mince, nu, recouvert d’un simple perizonium agité par les airs et noué autour des hanches. Il n’a aucune blessure sur le côté. Sa tête penche en avant, exsangue ; elle est ceinte d’une couronne d’épines. Mains et pieds sont cloués à la croix. Un parchemin se déploie dans la partie supérieure de la croix ; on peut y lire la traditionnelle inscription : « INRI ». L’espace environnant qui représente le ciel est composé d’une mosaïque de verres aux tonalités principalement froides (bleu azur, bleu clair, bleu marine, turquoise, vert clair, rose, blanc) et aux formes allongées.

Le vitrail est entouré d’une double frise circulaire à la décoration sobre. Le bord extérieur est un assemblage de verres aux couleurs embrasées, allant du rouge bordeaux au rouge vif jusqu’ à l’orange. Le bord intérieur est une succession de petits cercles blancs qui créent une séparation entre le cadre et la composition.

Inscrire une croix (dont la forme est donnée par une verticale et une horizontale) sur laquelle est fixé un corps dans un cercle fait référence à l’homme de Vitruve dessiné vers 1490 par Léonard de Vinci, comme représentant les proportions idéales du corps humain. Ici, le divin fait homme endosse ses qualités.

La lumière est étale et très claire. Les ombres soulignent les volumes du corps de Jésus. Louis Rivier semble utiliser la couleur de manière symbolique et synthétique. Pour la Crucifixion, il adopte principalement des couleurs claires et froides représentant, d’un côté, la pâleur, la mort, l’absence de vie et, de l’autre, le calme, l’apaisement, l’acceptation. La croix est brune et, grâce aux nuances des verres qui la composent, elle rend la matérialité du bois. Les différents types de rouge du cadre renvoient à la Passion du Christ, à la douleur et à la violence de l’épisode. 

Les détails sont réduits au minimum. Grâce à la sobriété de la scène représentée, toute l’attention du spectateur se focalise sur le corps du Christ. On peut lire, dans ce choix, une volonté méditative de recueillement.