Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Petit guitariste
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
Date de création inconnue
Description iconographique:

Ce tableau de Louis Rivier représente un enfant jouant de la guitare. Le portrait est en plan rapproché, le visage et le buste sont tournés de trois-quarts. Le petit musicien a les cheveux blonds, ondulés, un brin hirsutes, les joues rose vif, le nez droit, les lèvres bien dessinées et entrouvertes : il est sans doute en train de chanter. Ses traits sont gracieux et ont quelque chose d’angélique. Il porte une chemise à manches longues marron et une chemisette bleu canard clair avec un insert blanc en forme de triangle au niveau du cou. Le sommet de la tête, une partie de l’épaule droite, ainsi que la main gauche sont hors champ. De l’instrument, on voit la caisse de résonance et une petite partie du manche. Ce cadrage reproduit, comme pour une photographie, une mise au point sélective : l’attention du spectateur se focalise entièrement sur l’expression du jeune guitariste et sur le geste de la main droite pinçant les cordes de l’instrument.

L’enfant est ainsi capturé dans un instant précis. L’air absorbé, il baisse le regard, comme s’il voulait davantage s’abstraire de la réalité pour se concentrer sur sa musique, ou comme s’il lisait une partition posée sur ses genoux.

La silhouette se détache d’un arrière-plan neutre et foncé. La gamme chromatique est sobre, construite à partir de différentes nuances de couleurs chaudes allant du beige, du jaune doré, du rose de la carnation, du marron, jusqu’au brun très foncé, presque noir de l’arrière-plan. Le bleu de la chemise, avec son drapé aux reflets blanchis illumine la palette. La lumière est douce et étale. Les ombres, presque absentes, façonnent la chevelure du garçon en soulignant les volumes de ses boucles dorées, la nuque, le drapé des habits ; on remarque également l’ombre portée de la guitare obscurcissant le flanc du petit musicien.

Ce portrait se révèle comme un condensé d’harmonie, impression donnée par la figure du jeune musicien amplifiée par l’action qu’il entreprend. Le tableau baigne dans une atmosphère atemporelle. Cependant, les traits du visage, ainsi que le rendu de la carnation, sont réalistes. On pense notamment à certains détails physionomiques, comme les plis de la peau entre le menton et le cou, le rendu des poils des sourcils, la chevelure dont on imagine la consistance soyeuse et fine, propre aux cheveux d’enfants.

Il y a dans ce portrait aux teintes brunes et à la lumière douce, une référence à la peinture flamande, à ses intérieurs sombres et en même temps chaleureux, à l’ambiance calme et recueillie que des actions simples et méditatives produisent.

Louis Rivier a peint de nombreux jeunes musiciens et musiciennes : violoncellistes, violonistes, harpistes, joueurs d’orgues, en particulier. On connait sa passion pour la représentation du monde de l’enfance, mais aussi pour la musique. Une des tantes de Louis Rivier était pianiste et son beau-frère, Fritz Bach, violoniste. Trois frères de Louis participent aux concerts qui se donnent régulièrement le soir dans le salon de la maison de Jouxtens.