Louis Rivier peint son autoportrait, de trois-quarts et en plan rapproché. Le peintre regarde devant lui, légèrement vers la gauche. Son coude droit est vraisemblablement posé sur un support situé hors-champ. Ses mains dont on ne voit que quelques doigts se croisent devant son buste. On imagine que les doigts de la main droite serrent ceux de la main gauche, dans un geste déjà représenté par le peintre dans d’autres portraits et autoportraits. Louis Rivier sourit délicatement.

Sur la tête il porte un béret noir, accessoire présent dans plusieurs autoportraits et dont il se couvrait lorsqu’il sortait se promener. Il est habillé d’une veste en laine gris anthracite, d’un pull bleu, d’une chemise blanche dont on voit le col et d’une écharpe tricotée bicolore, rouge orangé et blanche.

Chaque détail du visage – les joues, le nez, les yeux, la bouche, - ainsi que les doigts sont peints avec minutie : le rendu de la carnation est précis et s’affirme dans un réalisme proche de celui de la photographie. On voit apparaître, sous la peau, les veines bleutées. Les joues sont rasées mais apparaît une ombre grise marquant la barbe. La chair de la joue gauche au contact avec l’écharpe forme trois plis, tracés avec une grande précision. Les sourcils ainsi que chaque détail des yeux et des oreilles sont parfaitement distincts. Louis Rivier a 57 ans ; quelques cheveux gris apparaissent sous le béret.

Louis Rivier prête également une attention particulière au rendu des textures de ses habits. On perçoit tactilement la consistance épaisse de la veste, la souplesse de son écharpe et la chaleur du pull.

Le fond est neutre, il s’agit d’un ciel bleu clair dégradé jusqu’au blanc crème. La lumière est uniforme. Aucune action est représentée, Louis Rivier s’expose au spectateur en lui montrant les détails de son visage dans un acte d’authentique présence. Le cadrage ainsi que le réalisme affiché produisent un effet photographique.