Louis Rivier peint un paysage champêtre resplendissant des couleurs de l’automne. La composition est structurée en quatre bandes horizontales qui se superposent : un pré vert foncé situé à l’ombre, un champ vert clair très lumineux occupé sur la droite par une ferme, une forêt rousse, marron et jaune, un ciel bleu traversé de quelques légère bandes nuageuses.

Trois arbres creusent la perspective et tracent une diagonale dans cette composition en strates : le premier tout à gauche est visible par son tronc qui redouble la verticale du cadre de la peinture. Plus loin, un deuxième arbre sans feuilles trône dans le pré et occupe un espace important grâce à l’ombre portée. Le troisième, situé plus loin, près de l’habitation, est un massif de plusieurs arbres, au feuillage rouge et dense se prolongeant lui aussi par des ombres sur le sol. Ces trois arbres pourraient symboliser les âges de la vie : l’un au premier plan a un tronc noueux, dégarni et est dans l’ombre, celui du centre grandit dans la lumière de la maturité, le dernier à droite, plus petit, est adossé à la maison, lieu de la sécurité. Les paysages de Rivier possèdent un réalisme traversé de symbolisme.

La forêt touffue affiche une palette soutenue de couleurs automnales : orange, marron, rouge. Elle exhibe aussi la matérialité de la peinture, son épaisseur ainsi que les touches du pinceau.

Toute la composition dégage une sensation de calme et d’intense plénitude. L’encadrement suggéré par l’arbre de gauche permet de situer le spectateur au premier-plan, dans la zone d’ombre, face au spectacle de la nature. On l’imagine dans une position de contemplation, le regard orienté vers l’échelonnement des plans.

La peinture à l’huile utilisée ici avec sa consistance à la fois fine et brillante se révèle adéquate pour communiquer la douceur de la lumière d’une fin d’après-midi automnale.