Ce dessin est un véritable portrait d’un chien carlin allongé sur le ventre dans un pré. L’animal est dessiné en perspective légèrement oblique, ses pattes antérieures se situant au premier-plan. Son museau est de profil, le chien regarde devant lui et semble attiré par un élément situé hors cadre.

L’animal est représenté d’une manière très réaliste, Louis Rivier prêtant une attention particulière à sa morphologie et au rendu du pelage et de ses plis. Les traits de crayon sont généreux et tracent un filet dense et mouvementé. Louis Rivier utilise vraisemblablement un crayon doux permettant un trait expressif et rapide, mais en même temp,s articulé. Les volumes et les ombres sont mis en valeur par des hachures plus foncées.

L'herbe, sur laquelle le chien repose, ainsi que l’arrière-plan, un paysage de campagne agrémenté de quelques arbres, sont moins précis et esquissés avec plus de liberté. Toutefois le cadre naturel reste une préoccupation graphique. Selon un cadrage typique, les cimes des arbres sortent du champ visuel. Ce type de composition sera repris par le peintre maintes fois dans ses paysages et sous-bois. Ce choix confère au dessin un cadrage presque photographique et une certaine spontanéité : captivé par le chien, l’œil du dessinateur s’est focalisé sur lui, laissant le paysage faire son irruption dans « l’objectif » d’une manière moins préméditée.

La composition est entourée par un rectangle tracé au crayon, comme un cadrage cette fois accentué.

Virginie, à qui Rivier dédicace le dessin, est la tante de Julie. Pendant son enfance, Julie, orpheline, est souvent accueillie avec ses frères par sa tante Virginie et son oncle Emile dans leur maison de Cry en Haute-Savoie pour les vacances. Julie vit chez sa tante pendant ses fiançailles avec Louis et durant les premières semaines de son mariage. Virginie avait une passion pour les carlins.