Descripteurs généraux
Mots-clés formels
Mots-clés iconographie
Titre:
Petit joueur d'orgue
Auteur:
Louis Rivier
Date de création:
1943
Description iconographique:

Ce tableau de petit format représente un enfant musicien jouant de l’orgue dans un paysage de collines. Le corps et le visage de profil occupent presque entièrement la composition. Le garçon est assis sur un coussin vert foncé posé sur un tabouret. Ses mains effleurent les touches de l’orgue. Il est habillé d’une longue et ample tunique orange clair qui lui couvre tout le corps. La pointe d’un de ses pieds sort à peine du drapé de son vêtement et appuie sur la pédale de l’instrument. Son cou, délicat, est légèrement penché en avant. Son regard est orienté en direction des touches, son expression est concentrée et absorbée. Ses lèvres entrouvertes sourient imperceptiblement. Ses cheveux sont courts et blonds. Cette figure angélique semble appartenir à un monde autre, plus spirituel que terrestre.

Deux fines colonnes en marbre porphyre, surmontées de chapiteaux corinthiens soutenant probablement une loggia, se situent de part et d’autre du musicien créant un cadrage autour de la figure. La centralité et la symétrie de la composition en sont ainsi accentuées. Les colonnes, comme certains arbres dans d’autres compositions, structurent l’espace selon une géométrie harmonieuse, à la fois spontanée et construite. Tels les rideaux d’une scène de théâtre, elles ont aussi la fonction d’annoncer le paysage verdoyant composé d’arbres, de buissons, d’un chemin, d’un pré et de montagnes peintes en sfumato, technique suggérant une profondeur « infinie ».

Dans ce tableau, Louis Rivier utilise une palette de couleurs estompées et pastel : vert sauge, rose, orange, ocre, marron clair. Y règne une lumière étale, douce et chaude, presque dorée.

Les ombres façonnent les plis du drapé ; ceux-ci sont abondants, traçant des formes presque géométriques, coniques et pyramidales. Leur tombé sur le corps du jeune musicien et au sol engendre un effet sculptural.

Ces ombres dialoguent avec les veines rouges des colonnes et avec les doigts, roses et fuselés, du jeune musicien. Cela crée une sensation de mouvement qui contraste avec l’impression d’immobilité et de temps suspendu qui baigne l’atmosphère.

Ce tableau rassemble des thèmes chers au peintre : le monde de l’enfance, la musique, le paysage, une certaine spiritualité et religiosité. Sa composition et les principaux éléments du tableau sont très proches de ceux du Petit joueur d’orgue devant un paysage de 1945 et Petit joueur d'orgue de 1944.