Louis Rivier peint le portrait à mi-corps de Nicolas Rivier, son petit-fils, fils aîné d’André Rivier. Le buste est représenté de trois-quarts alors que la tête se tourne vers le spectateur. L’enfant se tient debout devant un paysage verdoyant. Son regard est interrogateur, peut-être légèrement craintif. Il fronce imperceptiblement les sourcils et ses lèvres s’entr’ouvrent. Il a des cheveux blonds et courts, bien coiffés sur le côté. Ses joues sont pleines, son nez petit et arrondi. Ses mains, aux doigts potelés et écartés, serrent une clochette. Il est habillé d’un pull clair et d’une salopette rouge.

Le paysage révèle une étendue de douces collines vert clair. Les reliefs sont très délicats et les couleurs s’estompent les unes dans les autres en de subtils dégradés. Il s’agit presque d’un fond abstrait. Le ciel est bleu clair et nuageux. La lumière rosée est typique d’une fin d’après-midi. Les rares ombres façonnent les plis de la salopette.

Ce petit tableau distille une atmosphère presque irréelle. Ce sentiment est engendré par le contraste entre le réalisme des traits du petit enfant et le paysage onirique qui l’entoure. Il se situe hors du temps. Comme dans d’autres portraits d’enfants, Louis Rivier représente Nicolas dans un moment de calme et presque de questionnement. Grâce à cette immobilité, l’attention se porte sur le regard du garçonnet et, à travers celui-ci, sur son intériorité. Louis Rivier sonde le monde de l’enfance dans ses aspects les plus intimes. Dans ses œuvres, on voit des enfants rêveurs, contemplatifs, absorbés par la musique ou par une pensée. Le peintre nous restitue ainsi une image introvertie et singulière de l’enfant.