Il s’agit d’un portrait à mi-corps de l’épouse du peintre. Le visage de Julie est représenté de trois-quarts, son buste de face. Elle porte un large chapeau en velours noir, orné de boutons métalliques et d’un ruban qui couvre en partie les cheveux gris coiffés en chignon. Elle est habillée d’un manteau de fourrure marron fermé par un gros bouton et dont le col entrouvert laisse apercevoir un collier en perles dorées. Ses mains se croisent sur son ventre et ses doigts serrent des gants blancs. Elle porte une alliance à son annulaire gauche et une bague surmontée de trois perles à son annulaire droit, bague que l’on trouve dans le dessin Julie (1912), dans le Portrait de jeune femme (Julie) de 1913, exécuté trente ans plus tôt.

La peau du visage, lisse et presque sans rides, est d’un rose lumineux. Julie regarde à gauche et ses yeux, d’un gris vert transparent, sont vifs. Ses lèvres sont serrées et son expression est à la fois paisible et sérieuse.

Louis Rivier peint avec précision l’incarnat du visage, ainsi que la chevelure, dont on remarque la finesse et légèreté. La fourrure représente un morceau de bravoure : traitée avec un réalisme qui touche à l’hyperréalisme, elle procure à l’œil du spectateur une sensation haptique d’une douce consistance.

La figure de Julie se détache d’un fond vaporeux constitué par un ciel nuageux aux nuances dorées et bleu clair et par un paysage, juste évoqué. La lumière est diffuse et douce. Les rares ombres présentes façonnent les plis du manteau.

Julie a été représentée maintes fois par le peintre, seule ou en compagnie d’un ou de plusieurs de leurs enfants. Dans ce portrait, Julie est peinte non plus en tant que mère, mais en tant qu’épouse âgée. Louis Rivier semble ici la célébrer en l’habillant de riches vêtements et en lui conférant une posture tenue et élégante. Son expression concentrée transmet une sorte d’assurance et détermination.