Il s’agit d’un portrait à mi-corps d’Isabelle Rivier, sixième enfant du peintre, née en 1921. On le sait, Louis Rivier peint fréquemment ses enfants et cela à des âges différents.

Isabelle est assise à l’intérieur d’une pièce, le coude droit appuyé contre le rebord d’une fenêtre ouverte sur un paysage collinaire. Elle se tourne de trois-quarts vers la gauche. Sur ses genoux est allongé un chat gris qui pose une de ses pattes sur sa main gauche. La jeune fille laisse ses doigts effleurer délicatement l’animal. Le chat a été ramené de Rome à Mathod.

Isabelle esquisse un sourire, la bouche légèrement entrouverte. Son expression est paisible, son regard serein et interrogateur, direct. Ses cheveux, attachés vers l’arrière et retenus dans une résille mettent en évidence l’ovale et la douceur de son visage. Ses sourcils sont parfaitement dessinés et son nez est droit et élégant. Elle est habillée d’un pull rouge assez épais et d’une ample jupe noire. Elle porte un collier orné d’un pendentif en forme de cœur (un médaillon inventé par le peintre, confie le modèle) ainsi qu’une bague à l’annulaire gauche.

La silhouette d’Isabelle se détache sur un paysage de collines aux doux reliefs. Au-dessus de cette étendue vert clair puis bleutée, Louis Rivier peint un ciel dégagé à la lumière étale et limpide.

Le portrait révèle un effet photographique procuré par la pose et la précision du dessin. Il renvoie à une sorte d’hyperréalisme. Le peintre prête une attention particulière au rendu des matières : les plis du pull et de la jupe ainsi que l’effet soyeux du pelage du chat sont peints avec minutie. Le bois du cadre de fenêtre ainsi que le pan de mur sur lequel est inscrite la signature sont représentés en une sorte de trompe l’œil.

Tout dans ce tableau transmet un sentiment de paix : la posture d’Isabelle, droite et tenue mais spontanée dans son élégance, la délicatesse de son visage, les courbes reposantes du paysage, la sensation tactile et de douceur procurée par la fourrure du chat.

Ce portrait rend hommage à la personnalité d’Isabelle et semble nous raconter quelque chose de son caractère.